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Florence COLIN, ancienne professeur Certifiée, est devenue Partenaire d'AIDE AUX PROFS


Interview réalisée par Rémi BOYER, Président-Fondateur d'AIDE AUX PROFS.

 

Vous avez été professeur Certifié. Qu’est-ce qui avait suscité cette orientation, après quelles études ?

 

J’ai toujours eu envie d’être professeur, dès mon plus jeune âge. C’est une vocation. Dès le CM2, j’avais hâte d’apprendre l’anglais, cette langue vivante qui m’inspirait, et dès la 6ème de l’enseigner, comme le faisait mon professeur de l’époque. C’était ma matière préférée. Je pense aussi avoir été inconsciemment influencée par mon père, professeur de collège en Mathématiques et Physique-Chimie : la fameuse loyauté familiale en systémie. J’ai comme lui le goût d’apprendre et de transmettre. Après un bac scientifique, je me suis finalement tournée vers mes premières amours et je me suis lancée dans une licence LCE Anglais avant d’intégrer l’IUFM à l’époque, pour passer le CAPES Externe.

 

Avez-vous été heureuse dans ce métier, et quels projets avez-vous pu mener ?

 

Oui, je l’ai été : j’adore le contact avec mes élèves et nos rapports ont toujours été chaleureux, même si parfois il faut faire preuve d’autorité, ce qui devient usant avec le temps. Je suis d’ailleurs toujours en contact avec un grand nombre de mes anciens élèves. J’ai aimé partager cette période charnière de leur vie, comme ils ont accompagné la mienne chaque jour de classe.

 

Au collège, j’ai organisé des séjours linguistiques et j’ai travaillé sur un projet transversal d’estime de soi par l’écriture. Je travaillais la mise en calligraphie d’un texte de présentation de soi, rédigé par des enfants qui avaient soit un rapport compliqué avec l’écriture (troubles DYS), soit un manque de confiance en soi.

 

Au lycée, 3 ans avant la réforme BLANQUER, j’ai créé un site internet « Carnets de réussite » pour mettre en relation mes anciens élèves, alors étudiants, avec mes élèves de terminale, afin qu’ils puissent leur donner des conseils sur la préparation des épreuves du baccalauréat, sur leur choix d’orientation et présenter la filière dans laquelle ils étudiaient. La parole des pairs est importante.

 

Enfin, j’ai organisé un accompagnement en psychopédagogie positive auprès d’élèves volontaires de Terminale pour les aider à apprendre à apprendre. Hormis le cognitif, nous avons travaillé aussi l’émotionnel et le corporel qui font trop souvent défaut dans la façon dont nous abordons les apprentissages scolaires.

 

Je me suis sentie utile dans ces projets, « bulles de bien-être hors du temps » pour moi, d’écoute, d’aide. En état de flow. Je m’y suis sentie à ma place, dans une relation privilégiée, loin des contraintes temporelles institutionnelles ou que mon rôle d’enseignante me donnait. J’accompagnais les élèves différemment en leur transmettant bien plus qu’un savoir académique : des compétences émotionnelles, cognitives et corporelles qu’ils peuvent utiliser à n’importe quel moment ensuite de leur parcours personnel, scolaire et professionnel.

 

Si vous avez rencontré des difficultés, quelles étaient-elles ? L’administration ou vos collègues vous ont-ils aidée à les surmonter ?

 

Les difficultés que j’ai pu rencontrer sont essentiellement liées à la charge de travail qui a considérablement augmenté au fur et à mesure des années et à la perte de sens.

 

Perfectionniste dans l’âme, hypersensible, investie dans mon travail, j’ai été victime d’épuisement professionnel. J’ai commencé à ressentir une profonde fatigue et une immense frustration de ne pouvoir faire mon métier comme je le souhaitais.

 

Tout le monde me disait que c’était déjà très bien, mais moi j’y éprouvais de moins en moins de plaisir et de plus en plus de frustration. Et j’ai commencé à en souffrir, physiquement et mentalement.

 

Certains jours, j’allais travailler en me faisant violence (l’expression parle d’elle-même) : je savais que si je m’arrêtais, je ne pourrais pas y retourner. Quelque chose clochait. Je pleurais souvent, j’étais en proie à des migraines terribles, je dormais mal, et j’avais le syndrome du dimanche soir ou de la rentrée. Je n’éprouvais plus l’excitation heureuse des jours de rentrée. Je perdais mon enthousiasme, je cherchais avec ma tête ce qui ne fonctionnait pas, mon corps m’envoyait des signaux que j’ai mis du temps à écouter. J’ai compris que je ne pouvais pas continuer comme ça.

 

Quand se produit l’envie d’évoluer professionnellement et pourquoi ?

 

Cela a commencé bien avant. Quand j’ai senti que je commençais à m’ennuyer, au bout de 11 ans d’exercice. Je me suis renouvelée plusieurs fois dans mes pratiques, me formant seule, lisant beaucoup, testant des outils innovants, des pratiques différentes mais cela n’a pas suffi. Je sentais l’écart se creuser entre ce que je devais faire et ce que je voulais ou pouvais faire. Et par-dessus tout, je sentais que certains élèves qui avaient des difficultés scolaires les avaient en grande partie pour d’autres raisons que pour un manque de travail ou de facilité : des problèmes familiaux, une hypersensibilité envahissante, des troubles psychologiques, des difficultés relationnelles passagères ou continues, des réflexes archaïques non intégrés, un Haut Potentiel non détecté, etc. Je me rendais compte que tout cela entravait leur potentiel et surtout, que limitée par ma fonction d’enseignante, je me sentais impuissante à les aider.  Et c’est là que je me suis dit que je pourrais être utile à les accompagner autrement qu’en leur faisant des cours d’anglais.

 

A qui vous êtes-vous adressée pour réussir ce changement et pourquoi ? En quoi cela vous a-t-il aidé ?

 

Je ne me suis adressée à personne : c’est assez mal vu d’avoir envie de changer de métier quand on est un bon enseignant. Objectivement, je n’avais aucune raison de vouloir faire autre chose : un poste fixe dans un lycée sympa à 300 mètres de mon domicile, de bons rapports d’inspection, une bonne réputation, un bon contact avec mes élèves et mes collègues…

 

J’ai acheté le livre de Rémi BOYER « Souffrir d'enseigner... : Faut-il rester ou partir ? » : c’est comme ça que j’ai connu l’association. J’ai commencé à la suivre sur les réseaux sociaux, à voir d’autres enseignants qui franchissaient le pas et je me suis dit, pourquoi pas moi ?

 

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Rémi BOYER et José Mario HORENSTEIN n'ayant pas été payés pour leur ouvrage depuis 7 ans par leur éditeur, ont décidé de mettre à disposition leur ouvrage "Souffrir d'enseigner... Faut-il rester ou partir ?" pour les adhérents d'AIDE AUX PROFS. Il est donc disponible en intégralité en Option "FS (Formations - Services) comme complément à leur accompagnement par l'un de nos partenaires.

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Quelles ont été les étapes de votre changement, de l’envie à la réalisation ? Cela vous a paru long ?

 

J’ai longtemps cherché ce que je pourrais faire – quand on est prof, on se dit qu’on ne sait rien faire d’autre - et c’est sur la route des vacances que cela m’est venu comme une évidence. Sur une aire d’autoroute, j’ai découvert un livre de psychologie positive et j’ai été complètement emballée. J’ai lu, lu, lu des tonnes de livres sur le sujet, et puis j’ai découvert la psychopédagogie positive. J’ai alors décidé d’aller me former auprès d’Audrey AKOUN et Isabelle PAILLEAU à « la Fabrique à Bonheurs » pour me certifier et devenir psychopédagogue. C’est aussi à cette occasion que j’ai découvert que j’étais HPI et hypersensible.

 

J’ai ensuite obtenu une autorisation de cumul d’activité pendant 2 ans, j’étais alors à temps partiel. J’ai pu pratiquer en cabinet libéral avant de me lancer officiellement.

 

Et j’ai ouvert la boîte de Pandore : depuis 2018, j’ai enchaîné plein de formations en lien avec la pédagogie, la psychothérapie avec une spécialité en psychologie positive et en accompagnement des atypiques et des hypersensibles, le test de douance, les thérapies psychocorporelles (EFT, Brain Gym, réflexes archaïques, coaching somatique), le Human Design, le tarot psychologique, l’Ikigaï, les bilans d’orientation scolaire et les bilans de compétences. J’ai redécouvert le plaisir d’apprendre et l’envie de transmettre et d’accompagner.

 

Mais il m’aura fallu 6 ans réellement pour franchir le pas de fonctionnaire à indépendante, ce qui peut paraître long, mais il faut savoir travailler sur ses peurs et ses freins, ce que j’ai fait. Cela a pris du temps mais c’était nécessaire pour me lancer avec confiance et sérénité.

 

Vous avez créé votre micro-entreprise de Psychopédagogue, Thérapeute et Consultante. Racontez-nous une journée-type ou sinon les différentes activités que vous réalisez.

 

Mon accompagnement prend plusieurs formes, en cabinet et en visio, mais il peut se résumer à : « découvre qui tu es, trouve ta place, exploite ton potentiel, et contribue au monde ».

 

J’assure donc des consultations en psychopédagogie positive, relation d’aide et psychologie positive, en accompagnement des atypiques et hypersensibles, en thérapies psychocorporelles et somatiques, en Human Design, Tarot psychologique et Ikigaï. Je fais aussi la passation du test de douance (HPI et hypersensibilité).

 

Enfin, je fais des bilans d’orientation scolaire pour les lycéens et étudiants et des Bilans de Compétences pour les personnes désireuses d’évoluer professionnellement.

 

AIDE AUX PROFS vous a proposé de devenir Partenaire au titre de votre seconde carrière et vous avez accepté 15% à 54% de remise sur vos différents tarifs que vous pratiquerez pour nos adhérents (non applicable pour tous ceux qui vous contacteront directement sans être adhérents). Que comptez-vous apporter à ce projet et à ceux qui contactent notre association ?

 

Je connais les souffrances des enseignants ainsi que les peurs et les freins qui nous empêchent de franchir le pas d’une reconversion ou même d’un réajustement de notre vie professionnelle pour les avoir vécus.

 

Je mets donc toute mon expérience et toutes mes connaissances au service de celles et ceux qui sont perdus, qui sentent qu’ils ont besoin d’écoute et de faire la clarté sur leur situation, d’être soutenus dans leur vie personnelle et professionnelle, et qui voudraient franchir le pas d’une disponibilité, d’une rupture conventionnelle ou d’une démission (aidés en cela par Rémi BOYER au sein de l'association par l'option DISPO, l'option IRC ou l'option DEM), mais qui sentent des résistances intérieures malgré une très forte envie de changement. Je les aide à clarifier leurs envies et à travailler sur leurs freins conscients et inconscients.

 

Je suis aussi spécialiste des atypiques et des hypersensibles qui nécessitent un accompagnement spécifique dans le cadre de leur vie personnelle et/ou professionnelle.

 

J’ai accepté la proposition de Rémi BOYER – à savoir faire une remise de 54% sur les Bilans de Compétences et de 14% à 16% sur toutes mes autres prestations - car c’est la seule association qui nous épaule dans ces démarches d’évolution professionnelle et à ce titre, je le remercie infiniment pour son aide précise et précieuse.

 

Si mon expérience et mes compétences peuvent aider d’autres enseignants à s’épanouir et se sentir mieux dans leur vie personnelle et professionnelle, à déterminer quel nouveau chemin prendre, je serai heureuse de contribuer à mon niveau, dans le cadre de ce partenariat, à améliorer leur vie, pour être plus sereins dans leurs démarches avec l’association « AIDE AUX PROFS ».

 

Rien n’est insurmontable à qui sait se faire accompagner. C’est la grande force des accompagnements que nous proposons. Pour le coup, ensemble on va plus loin.

 

Merci Rémi et merci à l’association pour nous permettre de rebondir ailleurs.

 

 

EN SAVOIR PLUS:

Sur la rubrique dédiée à ses Bilans de Compétences.

 

Sur la rubrique de tous nos partenaires à ce jour en Services.

 

Adhérer en Option FS (Formations - Services), c'est aussi bénéficier de remises sur des formations (seul l'accompagnement proposé en sus par l'association pour exercer l'activité sans demande de cumul fait l'objet d'une Option spécifique de complément).

 



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