· 

France 3 interviewe Aide aux Profs le 26 juin 2022


Le 26.06.2022 France 3 a diffusé l'interview de Rémi Boyer Président-Fondateur d'Aide aux Profs dans un dossier de Rachida Bettioui consacré aux démissions et ruptures conventionnelles difficiles des professeurs.

 

Chaque année nous en accompagnons vers ce véritable parcours du combattant pour arriver à quitter leur métier, et parfois la fonction publique.

 

C'est incroyable, mais vrai ! Il est nettement plus facile d'arriver dans le métier le plus beau du monde, que d'être autorisé à la quitter...

 

L'INTERVIEW


Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    christiane Piers (samedi, 13 août 2022 12:02)

    A l'attention de M. Remi Boyer

    J'ai eu l'opportunité de constater certaines des affirmations contenues dans les interviews d'enseignants. J'ai compris à mes propres dépens au cours des 15 dernières années à quel point les pressions qui s'exercent sur nous dès qu'on a mis le doigt sur des problématiques de fonctionnement dont se sont dotés certains établissements depuis leur création. J'ai su me détourner de volontés qui ne devraient rien avoir à faire dans un monde où la mission est l'éducation, pour poursuivre ma voie dans le domaine de la formation en langue anglaise, ce qui donne satisfaction et qui ne me pose pas de problème. Les formateurs collègues et les stagiaires des différents lieux où je m'exprime ont exprimé au cours des dernières années des avis qui me permettent de continuer à travailler aujourd'hui, pour pouvoir compléter une retraite partiellement amputé par un fallacieux "abandon de poste" décrété en l 'académie de Versailles. Je vois aujourd'hui, alors que je n'ai plus rien à voir avec de quelconques établissements scolaire, apparaître de nouveau les comportements auxquels j'ai dû faire face en lycée sur quelques années, avant d'être poussée dehors. Je tenais donc à souligner dans mon message l'importance, au sein des institutions qu'elles soient ministérielles ou académiques, de vérifier, lorsqu'un phénomène de violence a su être constaté envers un enseignant dans le passé, qu'aucune possibilité n'est laissé à quiconque, de continuer un travail de sape y compris dans des lieux où cet enseignant se produit pour son activité professionnelle ou pour ses activités personnelles de loisirs. Je constate aujourd'hui qu'en n'étant plus acteur de l'académie de Versailles on continue à subir çà et là de nouvelles agressions qui restent non ouvertes mais se traduisent par des mesures d'isolement, ou des insultes sur internet, ou des intrusions sur les outils de travail. Je salue les efforts menés par votre association qui semble être efficace, mais force est de constater qu'il n'y a pas à proprement parler de réelle sortie d'un système de contrôle de son activité "a posteriori" si on n'a pas en amont réalisé un travail de recadrage sérieux des acteurs et de tous ces acteurs qui ont participé directement ou non à des actions de sabotage et de spoliation, avec pour effet la mise en arrêt de travail non justifiée, puis la déclaration totalement impossible d'abandon de poste. Je vous remercie de votre écoute.

  • #2

    Aide aux Profs (jeudi, 01 septembre 2022 20:40)

    Bonjour Christiane
    Vous soulevez une des problématiques cruciales en matière de management au sein de l'Education nationale. En effet, lorsqu'un professeur "pose problème" de quelque manière que ce soit, auprès de sa direction d'école, de collège, de lycée, auprès de son inspecteur, sa "réputation" en prend un sérieux coup, et si l'un des acteurs de l'administration ou de la hiérarchie a pris en grippe le professeur, sa carrière sera grillée complètement. Nous avons depuis 15 ans eu des centaines de témoignages comme le vôtre de pratiques de décrédibilisation de tel ou tel professeur qui "ne voulait pas entrer dans le rang comme les autres".
    L'administration est là pour encadrer les professeurs, et dissuader les récalcitrants à ses injonctions, hors action syndicale (quoique, certains élus académiques s'exposent parfois inutilement et s'attirent les foudres de leur Recteur ou de leur Dasen, l'action syndicale n'autorise pas tout), d'en mobiliser d'autres.
    L'administration fonctionne comme une chaîne de maillons très serrés, moulés dans le même acier, agissant d'un seul homme (ou d'une seule femme) et certains cadres très zélés peuvent en effet "pourrir la vie/la carrière" de ceux qui pensent "out of the box" et "sortent du cadre". C'est en effet désolant de constater que certains se complaisent là-dedans.
    En entreprise privée, le problème serait différent: celui sort du cadre serait tout simplement licencié. Le statut de fonctionnaire est plus protecteur, mais la souffrance engendrée par certaines pratiques dure plus longtemps.
    Tout dépend de quelle manière tel ou tel professeur a agi envers son administration. Les situations conflictuelles sont toujours difficiles, complexes à traiter, et le mieux est de chercher la voie du dialogue, du consensus, même si c'est plus facile à écrire qu'à mettre en pratique.

    L'administration n'apprécie pas les "lanceurs d'alerte".

    Un professeur qui évoque le nom de son établissement sur le web, et ce qui lui déplaît, est bien sûr fautif, les réseaux sociaux ne sont pas faits pour cela. Il est tenu à un strict droit de réserve sur tout ce qui concerne son lieu de travail, ses élèves, leurs parents, ses collègues, sa direction. Il est devenu courant que l'administration convoque un professeur qui a agi sous sa véritable identité sur le web, en critiquant son lieu de travail, en donnant des détails permettant d'identifier les personnes.

    L'image adoptée par un professeur dans sa vie personnelle est importante, sur les réseaux sociaux comme ailleurs, s'il est identifiable et n'agit pas alors pour le compte d'une personne morale (association militante ou syndicat militant), mais en son nom propre.
    Lorsqu'un de nos adhérents communique dans un média, il le fait sous couvert de notre association, personne morale, dans le cadre de ses différentes actions de communication.

    Le recadrage des acteurs de l'administration ou de l'inspection ou de direction est à prendre avec des pincettes. C'est à la haute hiérarchie d'en juger, avec analyse de l'Inspection générale, qui enquêtera. On ne peut pas se baser sur un seul cas, et l'agent dispose toujours de la possibilité, s'il s'estime lésé, harcelé, discrédité, et qu'il dispose de preuves, de porter plainte au Tribunal Administratif qui statuera en fonction des preuves présentées.

    L'agent a aussi la possibilité de saisir le Médiateur de son académie, ou national, pour régler à l'amiable le conflit qui l'oppose à sa hiérarchie ou à l'administration, pour éviter de laisser s'envenimer les choses.

    Nous conseillons dans la mesure du possible le consensus, plutôt que le conflit.