
Quels professeurs parviennent à quitter leur métier, et comment s’y prennent-ils ?
Ces professeurs sont majoritairement des Femmes. La composition des effectifs de professeurs de l’Education nationale, c’est environ 93% de femmes en maternelle, 78% de femmes en Primaire, et 57% en collège et lycée.
Notre expérience associative depuis 16 ans montre que plus de 80% de nos contacts sont des femmes, souvent mariées, qui ont élevé un ou plusieurs enfants, et qui peuvent se permettre une évolution professionnelle différente de l’enseignement grâce à leur conjoint dont le revenu, fixe ou non, selon son métier, leur permettra de se passer pendant un à deux ans de leur salaire.
Une grande partie de femmes se lance dans une évolution professionnelle une fois leurs enfants devenus adolescents voire adultes, lorsque leur travail de mère attentive à leur scolarité, leur réussite, a été réalisé. Plus de 80% des professeurs qui nous contactent ont entre 10 et 30 ans de carrière, et le métier leur pèse, aucun ne s’imaginant vieillir dans ce métier plus ou moins épuisant psychiquement selon les affectations, et parfois physiquement, même s’il n’y a rien de comparable avec le travail d’un manœuvre sur un chantier du bâtiment, ou d’un ouvrier travaillant de nuit dans n’importe quelle usine bruyante.
Nathalie PORTOIS, ex professeur Certifiée d’Economie-Gestion dans l’académie de Créteil, qui a fait confiance à AIDE AUX PROFS, a réussi sa rupture conventionnelle en 2020, ce qui lui a permis d’entreprendre une nouvelle ville où elle s’épanouit, l’éloignant d’une Education nationale maltraitante qui l’avait conduite en dépression, sans aucune reconnaissance. Elle en témoignait le 2 juin 2022 pour France 3 dans le 18h30 de la Régionale Ile-de-France/Paris dans une émission consacrée aux difficultés de recrutement des professeurs dans toutes les académies. Difficultés qui s’expliquent non seulement par un niveau trop élevé de recrutement en regard de la rémunération proposée, mais aussi du fait des conditions d’exercice qui ne cessent de se dégrader, la crise sanitaire en ayant ajouté une sacrée couche, avec des protocoles girouettes très difficiles à suivre…
(puis vidéo)
Pour quelles raisons, au fond, les professeurs aspirent-ils de plus en plus à une évolution professionnelle ?
L’élévation du niveau de recrutement des professeurs depuis 2011 avec la Réforme du Ministre Luc CHATEL, a été une erreur stratégique monumentale, qu’aucun ministre ensuite n’aura reniée, malheureusement. Les syndicats, comme notre association, ont pourtant bien prévenu que cela porterait un coup d’estoc en réduisant l’attractivité du métier de professeur, mais la cohorte de hauts fonctionnaires qui gère les ressources humaines semble n’avoir aucun pouvoir pour revenir dessus sans l’approbation des politiciens qui se succèdent. Leurs nombreuses compétences collectives pour faire autrement demeurent insuffisamment exploitées par l'Institution.
Il est devenu beaucoup plus cher depuis 2011 de devenir professeur (deux ans d’études en plus, donc de loyer, de charges, d’alimentation, etc), pour au final gagner un peu plus que le Smic pendant que d’autres titulaires d’un Bac+5 gagneront en début de carrière le salaire de fin de carrière, 30 ans plus tard, d’un professeur. La décennie qui vient de s’écouler a considérablement altéré le niveau de vie et de considération du professeur. Il semble que le projet soit né dans les années 2007-2012, lorsqu’il était question de tailler dans les effectifs de fonctionnaires pour faire des économies avec la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques).
Les économies réalisées hier sur les professeurs sont les sacrifices d’aujourd’hui sur la formation des jeunes, et l’Education nationale fonctionnera bientôt à plusieurs vitesses, avec des professeurs très bien formés pour les élites qui fréquentent les meilleurs établissements, et des professeurs bien mal formés, contractuels, pour les élèves des milieux populaires.
La faute à tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 30 ans et ont préféré s’attirer la pleine et entière loyauté d’une hiérarchie pléthorique et autoritaire (inspecteurs, chefs de division, Dasen, Recteurs, Chefs d’établissement), en augmentant leurs primes à chaque nouveau Ministre.
Voit-on défiler ces personnes dans la rue ? Jamais : ils gagnent le double voire le triple des professeurs. Il devient plus intéressant aujourd’hui pour un professeur de le rester le moins longtemps possible pour passer un concours interne d’inspecteur ou d’attaché d’administration, ou de personnel de direction, pour conserver un bon pouvoir d’achat. A peine 3% le pourront durant leur vie active s’ils décident de rester au service de l’Education nationale, puisque les possibilités sont restreintes.
Les professeurs se sentent déqualifiés malgré leur Bac+5. Ils se sentent mal considérés par une administration qui peut leur refuser leur mutation, leur temps partiel, leur mi-temps, les bloquer dans tous leurs projets pour « nécessité de service » comme s’ils étaient des exécutants de bas niveau, corvéables à merci, alors qu’ils ont pour leur grande majorité pour l’instant, obtenu des concours difficiles, certains possèdent des Doctorats, des diplômes d’ingénieurs, de Sup de Co, de Sciences Po, de Pharmacie, etc.
Les professeurs, des travailleurs pauvres au 21e siècle ?
Le statut de catégorie A des professeurs n’existe que sur le papier et dans les échelles indiciaires, avec des indices qui ne sont plus dignes des efforts investis, du niveau et des compétences acquises. Depuis plus de 12 ans, les professeurs deviennent peu à peu, entre 1 et 20 ans d’ancienneté, des travailleurs pauvres, surtout dans les académies très chères comme Versailles, Paris, Créteil, et dans les grandes métropoles de l’Ouest, du Sud-Ouest et du Sud-Est où les prix immobiliers sont totalement déconnectés de leurs revenus.
Ce décalage de revenus pèse beaucoup dans les frustrations, les colères, ce sentiment « d’avoir été trompé(e) » en investissant toute leur énergie dans un métier où la seule vraie et honnête reconnaissance vient des regards et des sourires, des rires, de leurs élèves, parfois des compliments/remerciements de leurs parents. Mais l’Education nationale ne pratique pas la culture des compliments. L’Education nationale s’est habituée depuis 30 ans à demander « toujours plus » de travail aux professeurs, comme pour les priver, puisque les Députés et les Sénateurs ne le font pas assez vite à leur goût, de leur statut particulier gravé des ans les Décrets de 1950, d’avoir des horaires d’enseignement statutaires sans annualisation de leur temps de travail, avec 14 à 16 semaines de congés théoriques (ceux de leurs élèves, en fait). Il ne se passe pas un quinquennat depuis 20 ans sans que la Droite ou LREM maintenant, constituée majoritairement de politiciens de Droite, ait voulu rogner les maigres avantages des professeurs.
Devenir professeur, financièrement, est une désillusion rapide, puisque, une fois passé les trois premières années avec la prime d’installation, la prime de déménagement, les jeunes professeurs rejoindront la grosse cohorte des professeurs dont le salaire aura l’allure d’une limace gravissant péniblement une pente de 2% entre 5 et 25 ans d’ancienneté.
Echelles indiciaires actuelles :
- Professeur de Lycée Professionnel
Avec l’inflation croissante de l’année 2022, ajouté aux doutes que la crise sanitaire a fait naître, l’Education nationale va devoir changer sa méthode de Management, de Gestion des Ressources Humaines, et les politiques devront investir enfin dans des primes comparables à celles qu’ils ont su accorde aux attachés d’administration qui n’ont eu besoin pour obtenir leur concours des IRA que d’une Licence.
La crise sanitaire a soulevé un tsunami de démissions aux Etats-Unis, qui déferlera bientôt sur la France et l’Europe : le confinement a fait réfléchir plus d’un salarié sur ses conditions de travail et de rémunération, et l’Education nationale doit dès maintenant se préparer à la pression des professeurs pour vouloir repartir, car professeur à vie, c’est fini !
En Belgique et au Canada, qui rémunèrent pourtant nettement mieux leurs professeurs que la France, le turn-over est de 50% au bout de 5 ans en moyenne chez les jeunes professeurs. C’est ce qui attend la France des professeurs stagiaires si l’Education nationale continue cette Gestion des Ressources Humaines et ce Management qui consiste à refuser aux professeurs le droit de choisir leur reconversion, quand ils en ont envie, comme ce dont bénéficient tous les salariés de tous les secteurs d’activité dans le privé.
De l’Education nationale, financièrement, il ne faut rien espérer.
Il n’y a pas de secret : l’argent est le nerf de la reconversion, c’est le vecteur qui en permettra sa réussite, et donnera confiance au professeur.
Le CPF des professeurs relève juste de la théorie, puisque très rares sont ceux à pouvoir obtenir un financement d’une formation qui les intéresse. L’administration préfère faire utiliser ce CPF pour des bilans de compétences qui serviront rarement, nous l’observons, aux professeurs, puisque pas du tout adaptés à leurs problématiques. Ceux qui nous contactent après avoir investi 1.200,00 € à 3.500,00 € selon les cabinets qui en proposent, nous disent souvent avoir perdu de l’argent et en être au même point qu’avant le bilan. Mais c’est toujours alléchant de se voir proposer un « bilan de compétences » : les gens imaginent que du bilan va sortir une solution magique qui sera immédiate ! Et pas du tout... Du bilan de compétences payé fort cher sort parfois le besoin d’une nouvelle formation, parfois longue et coûteuse à nouveau. Parfois, le cabinet qui propose à la fois des bilans de compétence et des formations, profite du bilan de compétences pour orienter la personne vers l’une des formations qu’il propose, pour éviter de perdre son bon client, prêt à dépenser pour changer de métier.
Nous croisons ainsi des professeurs qui ont réalisé un bilan de compétences puis une formation, ont dépensé en pure perte entre 5.000 et 10.000,00 € et en sont toujours au même point, car ils ont oublié une étape très importante : vérifier par eux-mêmes les débouchés de ladite formation sur le marché (en-dehors de l’information idyllique que leur en a fait le cabinet), et s’assurer que, déontologiquement, l’Education nationale ne leur opposera pas un « conflit d’intérêt » en regard de leurs missions ces trois dernières années, pour empêcher leur départ.
Alors notre conseil aux professeurs qui veulent entreprendre un autre métier c’est de s’assurer que le métier ne créera pas un conflit d’intérêt en regard de vos missions actuelles, car le Référent Déontologue s’y opposera (car à défaut de savoir créer de nouvelles possibilités d’évolution professionnelle, l’administration préfère dépenser de l’énergie pour empêcher celles qui devenaient possibles).
Alors, comment partir, pour les profs qui le souhaitent, et vite ?
La majorité des professeurs qui a envie de partir refoule sa frustration de ne pouvoir le faire en toute sécurité, sans perdre son poste, lorsqu’il est fixe. Chacun voudrait « le beurre et l’argent du beurre » mais c’est impossible.
Par le détachement ? Non, ce sera temporaire, sans certitude de renouvellement de contrat
Un professeur qui cherche à être recruté en détachement administratif doit bien souvent accepter une mobilité géographique car il existe peu de possibilités de détachement à travers le territoire (3.200 postes environ, tous occupés par des professeurs qui y restent très longtemps, le « stock de postes » tourne très peu), et doit faire face à l’épée de Damoclès de la « nécessité de service » qui donne le droit à son Dasen (s’il est professeur du 1er degré) ou à son Recteur (s’il est professeur du 2nd degré) de bloquer son départ s’il ne peut être remplacé sur son poste.
Tous ces postes, nous les avons répertoriés sur le portail de FLEXIPROF et nos adhérents bénéficient de notre connaissance experte de ces voies temporaires de reconversion sans quitter son statut de fonctionnaire. Le détachement n’est toutefois pas accessible aux professeurs de l’enseignement privé sous contrat.
Celui qui aura eu la chance d’obtenir l’approbation de l’administration pour partir en détachement, sera « supprimé des effectifs de son académie » et « versé dans les effectifs de la 29e Base » qui se situe auprès des services DGRH à Paris : la procédure prend entre 2 et 4 mois. Pourquoi faire simple quand il est possible de garder des procédures aussi compliquées, lentes, de surcroît ?
Il serait tout-à-fait possible de décentraliser virtuellement vers chaque académie ces détachés, restés physiquement dans leur académie, qui seraient alors gérés par leur académie d’origine, dans un service dédié en académie. Voilà un doublon à économiser. Le Président de la République cherche-t-il à faire des économies ? En voilà : la décentralisation, la concentration des services au lieu de les dupliquer.
Le professeur détaché perd son affectation obtenue par mutation. Il fait un effort, c’est sa prise de risque et c’est bien qu’elle perdure. Cela montre au professeur qu’il ne peut se permettre « un parachute doré », et évite qu’il bloque un poste sur lequel pourrait être affecté un autre titulaire via les mutations.
Le professeur détaché est affecté sur « un emploi ne conduisant pas à pension », ce qui veut dire que son emploi est temporaire, par renouvellement de contrats, mais qu’il ne pourra y être intégré, sauf par le truchement d’un « concours réservé ». Certains établissements publics stabilisent ainsi des détachés de temps en temps par des concours réservés d’ingénieurs ITRF (Ingénieurs Techniciens de la Recherche Française).
Depuis 2003 (19 ans donc !) qu’existe l’article 77 de la loi portant réforme des retraites (qui a allongé de 4,5 ans les carrières des professeurs et autres salariés), l’Education nationale a plus supprimé de possibilités de détachements administratifs accessibles avec des compétences de professeurs, qu’elle n’en a créés. Plus de 600 ont été supprimés depuis la création de notre association en Juillet 2006. Entre 2006 et 2012, plus de 5.200 postes en « mise à disposition » ont été supprimés : tous ceux qui y travaillaient étaient de professeurs en « seconde carrière ». Aucun syndicat ne s’est offusqué que l’Education nationale ait rapatrié manu militari devant élèves ces 5.200 professeurs.
Par la disponibilité ? Si elle est de droit, c’est la certitude de partir dans les 2 mois
Le professeur peut bénéficier de plusieurs types de disponibilités :
- De droit s’il suit son conjoint muté vers un autre département (s’il est affecté dans le 1er degré) ou une autre académie (s’il est affecté dans le 2nd degré), ou s’il élève (père ou mère) un enfant de moins de 12 ans.
AIDE AUX PROFS conseille donc aux professeurs qui veulent éviter la nécessité de service que l’un des deux conjoints, que les deux soient professeurs ou non, demande sa mutation (dans un département proche pour le 1er degré, dans l’académie voisine pour le 2nd degré ou vers la région attractive que le couple souhaite), pour que l’autre puisse disposer du droit de le suivre. Un couple aura tout intérêt à avoir un enfant au moins, pour que celui qui ne veut pas être bloqué dans son projet d’évolution professionnelle, puisse obtenir sa disponibilité de droit jusqu’aux 12 ans de l’enfant.

Le 2 juin 2022, un article paru dans Le Monde (papier et web) sous la plume du journaliste Pierre KRON, nous a permis d’émettre cette solution, de loin la meilleure, pour éviter d’être empêché de partir.
- Sur décision de l’administration pour les disponibilités pour convenances personnelles.
Ce sont majoritairement ces demandes qui sont bloquées par les académies, ce qui explique qu’il faille d’abord étudier toutes les possibilités, si vous êtes en couple, d’obtenir une disponibilité de droit, car la disponibilité pour convenances personnelles peut être interrompue par l’administration d’une année sur l’autre. C’est un mauvais système qui maltraite les professeurs, malgré leur Bac+5. Ce système d’un autre âge ne respecte pas ces professionnels, puisqu’il les garde contre leur gré, comme s’ils étaient en prison, faisant échouer leur projet de reconversion.
Par la démission ?
Attention, c’est « sans filet » ! La démission n’ouvre pas de droit à allocation de retour à l’emploi, sauf pour démission légitime. Dans les autres cas, l’antenne de Pôle emploi pourra étudier l’éventualité d’une allocation de retour à l’emploi le 4e mois suivant la démission.
L’Education nationale peut refuser la démission toujours pour « nécessité de service », et même si elle emploie une autre expression, ce sera exactement le même effet de blocage.
C’est incroyable au 21e siècle, alors que les salariés du privé peuvent quitter 12 mois sur 12 leur employeur, de garder comme prisonniers (peut-on employer un autre mot quand on prive des salariés fortement diplômés de leur liberté d’action ?) des professeurs diplômés Bac+5 contre leur gré. S’ils veulent démissionner pour s’épanouir ailleurs, cela devrait relever de leur droit le plus légitime, au nom « du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
AIDE AUX PROFS propose qu’à compter de 10 ans d’ancienneté dans le métier comme titulaire, aucune « nécessité de service », quelle que soit la demande du professeur, ne puisse lui être opposée. Nous avons adressé le 23 mai 2022 dès sa nomination notre proposition au successeur de Jean-Michel BLANQUER au poste de Ministre de l'Education Nationale, Pap NDIAYE.
Par la Rupture Conventionnelle ?
Voilà un dispositif alléchant sur les décrets, et devenu un dispositif de radinerie absolue dans les faits, avec des procédures complexes, dans une véritable usine à gaz au sein de chaque académie.
Plus c’est long, pour décourager les professeurs de la demander, mieux c’est, semble-t-il. Malgré une « Gestion des Ressources Humaines de proximité », déployée depuis 3 ans, beaucoup plus conçue pour décourager les professeurs de partir, que pour les aider à mieux-vivre financièrement.
Alors que les décrets promettent une « négociation » les académies n’en font qu’à leur tête et appliquent systématiquement « le montant plancher », autant dire pas grand-chose, en regard de ce qu’a gagné le professeur l’année qui précède sa demande. C'est encore un système très dévalorisant appliqué par l'administration qui choque, écoeure les professeurs qui en sont les victimes.
Certains services RH conseillent au professeur de prendre d’abord une disponibilité pour convenances personnelles (comme par hasard acceptée dans ces cas-là) afin que l’indemnité de rupture conventionnelle (IRC) ne porte que sur 8 mois de salaires l’année d’après si le professeur renouvelle sa demande, et non sur 12 mois, et puisse coûter le moins cher possible à l’Education nationale.
Certains professeurs qui se voient refuser la première année l’IRC finissent par tomber malades, de démotivation, de découragement, de dépression, l’année où leur académie leur avait refusé l’IRC au prétexte qu’ils avaient besoin de professeurs.
Au bout de 3 mois de congé de maladie ordinaire, les professeurs seront souvent payés à mi-temps, car leur académie leur refusera le Congé de Longue Maladie (CLM), ce qui équivaut en définitive à une forme de maltraitance institutionnelle : on vous refuse votre demande de départ, on vous met en difficulté qui affecte votre santé, et à la fin, on divise votre salaire par deux… et l’Education nationale appelle ça toujours « GRH de proximité » et « bienveillance envers les professeurs ». Quel sens ont réellement les mots au pays du "métier le plus beau du Monde" ?
Les montants obtenus avec 10 ans d’ancienneté sont bien inférieurs à 5.000,00 € et pour des anciennetés de 30 ans, on dépasse très rarement les 30.000,00 € (sauf en passant par un avocat, dont les services sont très coûteux) car la politique de chaque académie est d’accorder la somme la plus basse pour servir « le plus grand nombre possible de professeurs » (dans la limite d’une quinzaine par an et par académie, si le recteur est généreux, en fait).
La loi DUSSOPT est donc « un miroir aux alouettes » et il serait temps que les députés et les ministres responsables de cette loi revoient leur copie. C’est un échec, autant que la loi WOERTH du 3 août 2009 sur la soi-disante « mobilité interministérielle », le fut.
Cette loi DUSSOPT a supprimé l’indemnité de départ volontaire créée depuis 2009 sous Nicolas SARKOZY, qui fonctionnait beaucoup mieux que l’Indemnité de Rupture Conventionnelle, pour création d’entreprise, et accordait des montants bien plus généreux et plus respectueux des efforts investis par les professeurs durant leur vie active.
La mise en œuvre de la loi DUSSOPT se moque des professeurs. Elle les traite mal, avec des personnels administratifs qui laissent les professeurs des mois et des mois dans le silence complet (sans répondre à leurs mails) dans l’attente de « la décision de la commission », puisqu’il a fallu créer des commissions d’étude des dossiers, alors que le décret stipulait que c’est à l’issue de l’entretien que pouvait être rédigée la convention.
Rien ne fonctionne comme le promettaient les décrets du 31 décembre 2019.
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Pesneau (vendredi, 22 septembre 2023 08:55)
Bonjour
Je souhaite me reconvertir après mon métier de professeur des écoles
Pouvez-vous m´aider dans mes démarches ? Merci �
Aide aux Profs (samedi, 23 septembre 2023 12:22)
Bonjour Pesneau
Il vous suffit de compléter sur notre site le formulaire en indiquant quelle Option d'adhésion vous intéresse. Nous verrons alors si nous pouvons vous aider.
Cordialement