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Après prof : Marie-Céline, de professeur de Lettres Modernes à conseillère immobilière


Après prof : Marie-Céline, de professeur de Lettres Modernes à conseillère immobilière.

 

Au cours de la quinzaine d'années durant lesquelles Marie-Céline a exercé comme TZR, elle a progressivement perdu la flamme au fil des difficultés et des déconvenues de la réalité du métier de professeur. Après un burn-out aussi dur que salvateur, elle a décidé de quitter l'enseignement grâce à une rupture conventionnelle et elle travaille aujourd'hui comme conseillère immobilière.

 

Interview réalisée par Emilie WOLF, Rédactrice Web SEO pour AIDE AUX PROFS

 

Quel a été votre parcours professionnel de la fin de vos études jusqu’à votre reconversion actuelle ?

 

Après l'obtention du CAPES de Lettres Modernes, j’ai directement intégré l’IUFM où j'ai effectué une année en tant que stagiaire en responsabilité de 2 classes de 5ème. Les premières semaines ont été difficiles car la réalité du métier s'est avérée bien différente de la représentation que je m'étais forgée. C’était réaliser un grand écart à chaud. Malgré des élèves adorables, sortir d'un concours très exigeant pour, en définitive, enseigner des compétences aussi basiques que la conjugaison du présent de l'indicatif a été difficile à accepter.

 

Les cours dispensés à l'IUFM me semblaient une perte de temps assez loin de mes préoccupations du quotidien centrées sur la préparation des cours. D'autant plus que les formateurs mettaient sur nous une pression importante qui ne faisait que générer du stress inutile. Les indications de ma tutrice ainsi que les heures d'observation en classe m’ont été beaucoup plus profitables.

 

Les 8 h de cours hebdomadaires en responsabilité étaient très éprouvantes physiquement et nerveusement mais le lien qui s’est progressivement tissé avec les élèves a pris le pas et c’est dans le lien que j’ai trouvé la satisfaction et le plaisir d’enseigner. Je garde un souvenir ému de cette première année. À l'issue de la validation de mon stage. J'ai été affectée comme TZR dans un collège en tant que néo titulaire, accompagnée par une collègue référente. Je me suis intégrée pleinement à l'équipe pédagogique et c'est tout naturellement que l'établissement et moi-même avons émis le souhait auprès du Rectorat d’y renouveler mes suppléances année après année. J'ai eu la chance d’être nommée 5 années consécutives.

 

Ces premières années représentent pour moi les plus épanouissantes. S’ensuivirent 10 ans de remplacements à l'année ou pour quelques mois, voire quelques semaines. L'expérience a été plus ou moins agréable selon le public et les équipes pédagogiques.

 

Quels projets pédagogiques aviez-vous pu mener et desquels êtes-vous la plus fiere ?

 

J’ai bien sûr mené des projets pédagogiques (à court terme) que me permettait le statut de TZR, néanmoins bien au-delà des projets, ce dont je suis la plus fière, c’est d’avoir permis à des élèves extrêmement timides ou manquant de confiance en eux de pouvoir s’ouvrir, et s’épanouir au sein de la classe, heureux de s’exprimer devant leurs pairs. C'est une grande satisfaction pour moi d’avoir accueilli des élèves heureux d’entrer en classe, en les sensibilisant à la beauté de la langue et des textes.

 

Quelles compétences avez-vous développées durant tout votre parcours de carrière qui vous ont accompagnées dans votre reconversion de professeur ?

 

Ce métier m’a permis avant tout de développer des qualités humaines : la patience et l’empathie, le sens des responsabilités.

De manière plus pratique : l’expression en public, des compétences d’organisation, le travail en autonomie.

 

Pourquoi avez-vous préféré quitter l'Education Nationale plutôt que de tenter une reconversion interne ?

 

Cette option ne m'a jamais tentée car j’avais le désir de quitter ce ministère et la Fonction Publique de manière générale. J’ai été fière de servir l’Etat pendant quelques années et d‘effectuer ma mission, Il m’est difficile d’en dire plus compte tenu de mon devoir de réserve. Je me sentais comme un religieux qui avait perdu la Foi.

Cependant, je respecte et admire les enseignants et les autres fonctionnaires qui continuent à exercer leur métier avec passion.

 

Aviez-vous peur de vieillir prof ?

 

Oui, dès mon entrée dans le métier à 25 ans, je sentais que je ne serais pas capable d’enseigner jusqu’à l’âge de la retraite. C’est un métier très éprouvant nerveusement, maintenir la discipline impose un état de vigilance et de tension permanentes qui sont usantes. Parler fort en public 5 heures par jour est très fatigant physiquement, même les comédiens ne s’infligent pas cela.

 

Quelles raisons vous ont conduite à quitter l'enseignement ?

 

Au fil des réformes, j’ai eu le sentiment d’être infantilisée, j’ai été gagnée par la lassitude et le découragement. S’est glissé insidieusement un désintérêt pour la didactique et la pédagogie, avec le sentiment grandissant que les mesures successives parfois lourdes à mettre en place étaient peu pertinentes face aux difficultés de plus en plus présentes des élèves et du métier. La naissance de ma fille m’a également fait réaliser que l’école proposée n’était pas un lieu d’épanouissement pour les élèves. Enseigner est devenu pour moi vide de sens et je n’y prenais plus de plaisir.

 

La perte de sens était palpable chez les collégiens aussi : ils n’avaient plus envie d’être là ni de travailler. Chaque heure de cours était laborieuse, je ne supportais plus l’indiscipline ni la violence des élèves entre eux. Mais je continuais à tenir, en bon petit soldat. Jusqu’au jour de trop : le dernier jour des classes, pendant le cours, j’ai senti mon corps lâcher. Je n’y suis plus jamais retournée. C'est après cela que je me suis vraiment lancée dans un processus de reconversion. Aujourd'hui, je travaille comme conseillère immobilière.

 

Avoir été enseignante a-t-il été un atout ou un handicap dans votre projet de reconversion ?

 

Les deux : un handicap dans un premier temps car, pour quitter l’Education Nationale, il ne suffit pas de le vouloir. C’est un processus qui prend plusieurs mois, et qui est irréversible. C’est la raison pour laquelle il est si difficile d’en prendre la décision et qu’il arrive parfois de pousser trop loin. De plus, il est impensable de quitter son poste en cours d’année scolaire. Il y a beaucoup moins de flexibilité qu’en entreprise et pas forcément d’aide financière de retour à l’emploi.

 

J’ai eu la chance d’obtenir une rupture conventionnelle, ce qui m’a permis d’obtenir une indemnité de départ qui a été très importante pour moi lors de ma transition professionnelle.

Avoir été enseignante a été un atout lors de mes rendez-vous de recrutement. Lorsqu’on a été prof, on est armé, on peut tout faire ! C’est un beau challenge de se réinventer.

 

Qu’avez-vous pensé de l’accompagnement de l’association AIDE AUX PROFS pour vous aider à quitter l’Education nationale ? Est-que l’Education nationale vous a laissée facilement repartir ?

 

Je pense que l’accompagnement d’ Aide aux Profs a été décisif dans le succès de ma démarche. J’ai été guidée dans le processus de demande de rupture conventionnelle à chaque étape déterminante : de la rédaction de l’envoi de la première lettre recommandée à la préparation de l'entretien. Même si j’ai eu la chance d’obtenir la RC à l’issue de ma première demande, le parcours a duré 8 mois et n’a pas été “ facile ”.

 

Que conseilleriez-vous aujourd’hui à une personne qui souhaiterait devenir professeur ?

 

Je lui conseillerais de suivre son envie si celle-ci est guidée par l’amour de l’humain et le désir de transmettre. Enseigner c’est 70 % de relationnel et 30 % de savoir.

Je lui dirais d’exercer son métier avec son coeur mais aussi de faire respecter ses convictions et ses limites dans l’exercice de ses fonctions. De ne pas se perdre en route. (Le risque est de se dissoudre au fil des ans.) De s’écouter et de ne pas hésiter à oser partir si l’épanouissement n’est pas ou plus là.

 

Que conseilleriez-vous à un collègue qui souhaiterait quitter l'enseignement ?

 

Je lui conseillerais de réfléchir à une reconversion stimulante, qui a du sens pour lui/elle, et de construire son projet avant de quitter son poste. Une reconversion impose de prendre des risques , de quitter sa zone de confort (stabilité de l’emploi et financière, vacances scolaires…)

 

Se réinventer est une expérience très enrichissante, oser vaut la peine.

 

Le métier de conseiller immobilier

 

I/ Quelle est la différence entre un conseiller immobilier et un agent immobilier ?

 

Ils ont tous les deux les mêmes missions mais n’ont pas le même statut.

 

L’agent immobilier possède une carte professionnelle, appelée « carte T. » Il doit en faire la demande auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie et, pour l’obtenir, il doit détenir un BTS en Professions Immobilières ou une Licence Pro en Gestion et Transactions Immobilières ou une Licence dans le domaine commercial, juridique ou économique. Plusieurs années d’expérience professionnelle dans le domaine de l’immobilier peuvent également permettre d’obtenir la carte professionnelle sans les diplômes requis.

De plus, un agent immobilier est, le plus souvent, salarié d’une agence et touche une commission sur les ventes.

 

Le conseiller immobilier, (parfois appelé « agent commercial » ou « mandataire immobilier ») lui, travaille toujours en indépendant. Il doit être inscrit au du Registre Spécial des Agents Commerciaux. Aucun diplôme n’est exigé et sa rémunération n’est ni fixe ni plafonnée. Elle dépend directement des commissions associées aux ventes réalisées, dont elle représente un pourcentage variable. Le conseiller immobilier dispose le plus souvent d’un contrat de mandat signé avec un professionnel de l’immobilier détenteur de la carte T ou avec une agence.

 

II/ En quoi consiste le métier ?

 

Le conseiller immobilier est l’intermédiaire entre les vendeurs et les acquéreurs/loueurs d’un bien immobilier. Il s’occupe de toute la procédure de vente, il accompagne et conseille ses clients en leur offrant un vrai service de proximité.

 

Il ne connaît pas la routine et réalise des tâches variées :

  • Recherche de logements à vendre/louer,
  • Publication d’annonces immobilières,
  • Visite de biens,
  • Rédaction de compromis de vente,
  • Conduite de négociations,
  • Estimation de la valeur d’un bien,
  • Conseil en valorisation d’un bien...

III/ Quelles sont les compétences requises ?

 

Le conseiller immobilier doit posséder les mêmes compétences que les agents immobiliers :

  • Une parfaite connaissance du marché de l’immobilier dans le secteur dont il s’occupe.
  • Un excellent relationnel avec les clients, d’autant plus que son salaire n’est pas fixe.
  • Un bon sens de la négociation et de la persuasion.
  • De l’autonomie et de l’organisation.
  • De la disponibilité et de la réactivité.

Le conseiller immobilier travaille de chez lui mais il est amené à se déplacer beaucoup à la rencontre des clients et pour les visites de biens. Une voiture est donc indispensable et les horaires sont très variables.

 

IV/ Comment devenir conseiller immobilier ?

 

Si vous êtes enseignant et que vous voulez vous reconvertir dans ce métier, vous pouvez y arriver sans diplôme obligatoire. Cependant, il existe des formations comme le BTS Professions Immobilières qui sont des atouts non négligeables pour qui veut sans lancer dans le domaine de l'immobilier.

 

Si vous ne pouvez pas vous permettre de prendre un congé de formation, ce BTS peut être fait à distance, notamment par l'ENACO.

Toutefois, certains réseaux indépendants proposent des formations internes au métier de conseiller immobilier, sans condition de diplôme :

Fiche réalisée par Emilie WOLF, Rédactrice Web SEO pour AIDE AUX PROFS


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