
Comment résumer l'aventure d'AIDE AUX PROFS depuis 2006 ?
La rencontre fin novembre 2006 avec François JARRAUD, enthousiaste sur notre action associative
C'est au Salon de l'Education de Novembre 2006 que nous le rencontrons, grâce à un professeur alors en Poste Adapté au CNED qui nous en a parlé, et qui faisait partie de l'association des Clionautes.
Lorsque nous expliquons ce que nous venons de créer à François JARRAUD, il s'exclame "c'est génial, ça ne s'est jamais fait. Ca vous intéresse d'animer une rubrique sur le Café Pédagogique ?" Tout est parti de là.
Notre association venait d'être créée le 18 Juillet 2006, nous étions deux bénévoles au Bureau, nous avions quelques outils prêts, un petit site web qui ne nous avait coûté que 40,00 €/an réalisé par un ami, et nous avions plein d'idées en tête.
Dès que François JARRAUD a fait un article dans l'expresso de décembre 2006, les connexions de notre site ont décollé et il a fallu concevoir un site plus professionnel et diversifié avec une logistique d'accueil pour le flot important de professeurs en quête d'une seconde carrière, qui s'est déversé: plus de 2.000 en 2007, et entre 2.000 et 1.500 par an de 2008 à 2014.
François JARRAUD a appris à Rémi BOYER ce que signifie, à l’heure d’internet, « animer une personne morale »
De juillet à décembre 2007, Rémi BOYER était resté assez craintif face aux propositions d’interviews des médias que véhiculait vers AIDE AUX PROFS le Café Pédagogique. Il a foiré en 2007 quelques interviews pour TF1/LCI et Vousnousils, ce furent les erreurs du débutant démarrant sur la planète de la "Com". Il n'avait pas les codes, et aucune formation en communication. Il a du apprendre sur le tas à "communiquer".
Infantilisé comme des centaines de milliers d’enseignants dans un système qui prive des diplômés Bac+5 à Bac+10 de leur liberté d’expression, Rémi BOYER n’avait pas compris au début de cette association, l’outil fabuleux de communication qu’il pilotait.
C’est au fil des échanges avec des journalistes expérimentés comme François JARRAUD, Pascal BOUCHARD (co-fondateur de l’AEF puis Fondateur de Touteduc qui l’a interviewé à plusieurs reprises), de Marie-Caroline MISSIR (alors Rédactrice en Chef de l’AEF sur le domaine de l‘Education), de Emmanuel DAVIDENKOFF (qui l’a interviewé en direct sur France Info), notamment, que Rémi BOYER a appris la manière dont il pouvait communiquer dans les médias sans « se mettre en danger professionnellement ».
La rencontre le 9 mars 2009 avec Alain BOUVIER, ancien Recteur, membre du Haut Conseil de l’Ecole (HCE) et Président de l’AFAE (Association Française des Administrateurs de l’Education) puis en novembre 2009 avec François MULLER (Formateur-Consultant, écrivain, Responsable d’une mission d’innovation au Rectorat de Paris), et Georges FOTINOS, lui ouvrent de nouvelles perspectives d’entrée dans une sphère intellectuelle dynamisante. L'équipe d'AIDE AUX PROFS composée de Rémi BOYER et Brigitte BONVALET s'était alors rendue au Colloque de l'AFAE à Amiens.
De 2009 à 2016 la rencontre sur les Salons de l'Education avec Thierry CADART (SG du Sgen-CFDT), puis Christian CHEVALIER (SG du Se-UNSA), puis de différents dirigeants de la FEP-CFDT, lui permettent d’intervenir à une quinzaine de reprises devant 50 à 150 professeurs dans les antennes académiques de ces syndicats à travers la France : Rouen, Lille, Paris, Limoges, Lyon, Poitiers, etc.
De 2010 à 2016 le Se-UNSA et le Sgen-CFDT publieront régulièrement dans leurs publications syndicales, des articles sur AIDE AUX PROFS, et feront la promotion des deux premiers guides pratiques de Rémi BOYER dans toutes leurs publications de rentrée de tous grades d’enseignants, avec 300.000 professeurs informés en moyenne chaque année. Ce fut énorme, en complément de l’audience apportée par la rubrique du Café Pédagogique !
En 2009, 2011 et 2013 en effet, en plus de toute cette charge de travail de la communication, Rémi BOYER publiait 3 guides pratiques dont deux avec Thierry PERREAU éditeur des Savoirs Inédits. Son 1er guide est extrait en partie de son mémoire de master 2 d'ingénierie conseil en formation obtenue à l'université de Rouen en 2e ex-aequo (tout en travaillant à plein temps). Le jour de sa soutenance, le président du jury, co-éditeur avec Thierry PERREAU sur cette association, proposa à Rémi BOYER de le publier ! Alain BOUVIER préfaça le 2e ouvrage en 2011. Une conférence fut organisée avec lui et Jean-Pierre OBIN à Poitiers. Ce qui explique que Rémi BOYER proposa aussi une interview à cet éminent expert éducatif.
En octobre 2006 l'avait rejoint une bénévole, Catherine TERSEUR, professeur documentaliste détachée au Cned de Vanves, que Rémi BOYER accepta de faire élire aussitôt Vice-Présidente de l'association, et qui démissionnera par écrit de l'association fin décembre 2007 après avoir proposé en vain de manière trop précoce, de trop grands changements (supprimer le site web de l'époque pour en confier la gestion d'un nouveau à une de ses amies, remplacer la trésorière par son mari, aller proposer nos outils et compétences à un chef d'entreprise qu'elle avait rencontré, etc). Ce fut le premier clash d'équipe, fin 2007. Cette association était bénévole, il n'était pas question d'en bouleverser aussi tôt le fonctionnement, ni de la fermer pour le compte d'une quelconque entreprise.
De 2008 à 2012, une équipe de plusieurs bénévoles s'est rassemblée autour de Rémi BOYER pour conseiller en ligne les professeurs en demande d'accompagnement: Brigitte BONVALET (professeur de Lettres), Mélanie DE BRUYN (Professeur des Ecoles), Elisabeth GUILLAUME (professeur documentaliste). Rémi BOYER les a toutes formées au Conseil en Mobilité Professionnelle et ensemble ils ont réalisé pendant 4 ans plus de 4.500 analyses de pré-bilans de carrière à distance.
A partir de 2013 et jusqu'en juin 2025 Mélanie DE BRUYN restera au Bureau, les deux autres bénévoles quittant l'association en juillet 2012 pour s'occuper de leur évolution professionnelle.
Et de 2007 à 2025, avec une interruption de 2016 à 2018 (cf ci-après) avec parfois un reportage national par mois en moyenne à la radio, la télévision, dans la presse ou sur le web, AIDE AUX PROFS a inondé la Toile des secondes carrières des enseignants.
Cette hyper médiatisation a eu des répercussions désagréables sur la carrière de Rémi BOYER
C’est ce qui fut périlleux de 2006 à son départ en retraite : il s’est toujours senti comme un funambule, intervenant dans tout type de médias pour dire à l’Education nationale – personne morale – ses dysfonctionnements multiples, en particulier dans l’autoritarisme de ses hauts fonctionnaires, facteurs de souffrances au travail des professeurs.
A chaque reportage, radio, presse, web, télévision, Rémi BOYER a craint les premières années ces fameuses « représailles hiérarchiques ». Tout s’est déroulé de manière lente, en coulisses… dès que ses supérieurs hiérarchiques au CNED ont été informés de ses premiers passages dans les médias, et de la nature de ses critiques, sa carrière a été « grillée ».
A partir de 2007, toutes ses candidatures pour évoluer en interne vers différents postes intéressants à ses yeux, ont été refusées, alors qu'il réussissait à faire évoluer professionnellement plus de 90% des professeurs qui faisaient appel via AIDE AUX PROFS à son expertise.
En Novembre 2007 sur le stand du Café Pédagogique au Salon de l'Education, alors que François JARRAUD avait accepté qu'il y tienne une journée un accueil pour notre association, un IA-IPR en EVS est venu le menacer en lui intimant de "fermer cette association car c'est à l'Education nationale de s'occuper de ces choses-là". Heureusement Rémi BOYER venait de rencontrer le Responsable de la MISECA deux semaines avant, Philippe GARNIER, et la seule évocation de ce monsieur fit fuir l'IA-IPR menaçant, lui demandant "d'oublier tout ce qu'il venait de dire" et reprenant même sa carte de visite donnée pour "impressionner.
De 2009 à 2012 il subira un premier harcèlement moral par une Cheffe de service proche du Directeur de site du CNED de Rouen qui n’appréciait pas ses prises de parole dans les médias, le soupçonnant d’être moins investi que ses collègues dans son travail en le contrôlant (en vain, car Rémi BOYER était un bourreau de travail) plus que ses collègues régulièrement, puis de 2014 à 2016, un deuxième harcèlement moral par un nouveau Chef de service qui écourta son détachement en le surchargeant de travail en 2015-2016 parvenant à démontrer alors qu'il ne pouvait plus à accomplir ses missions (Rémi BOYER réalisait alors le travail de 3 personnes sur son poste, du fait de projets ministériels chronophages comme "Ma Classe à la Maison"), ne lui donnant que le choix de réintégrer comme enseignant après 16 ans sans enseigner, ou de se trouver un poste « ailleurs ».
Rémi BOYER fut remplacé par 3 personnes de septembre à décembre 2016, le fameux Chef de Service étant l'année d'après "viré pour incompétence" par le Directeur Général du CNED, pour ne pas s'être aperçu des compétences possédées par plusieurs personnes, dont Rémi BOYER, qui avaient acquis au CNED une grande productivité et beaucoup de compétences.
François JARRAUD fit partie des intervenants du 2e Colloque d’AIDE AUX PROFS
François JARRAUD présentait, à notre 2e colloque du 6 mai 2015 à Paris aux 180 professeurs présents, le Café Pédagogique : 230.000 abonnés aux différentes éditions et 1,4 million de visiteurs par mois.
François JARRAUD soulignait que « le projet de Rémi BOYER était indispensable ». « L’aventure d’AIDE AUX PROFS est une aventure qu’on suit de près » insistait-il aussi. « Ce que fait AIDE AUX PROFS est quelque chose qui nous est très cher car la liberté est vraiment une valeur fondamentale pour nous tous ».
A droite de François JARRAUD à ce colloque, se trouvait Jean-Claude DELGENES, PDG de TECHNOLOGIA, entreprise agissant pour la prévention et la remédiation de la souffrance au travail, agréé par le Ministère du Travail, et qui a tenté en vain d'obtenir un vote des députés pour que le burn-out fasse partie des maladies éligibles au Congé de Longue Maladie. Au 2e Colloque il avait expliqué "le risque d'entreprendre" aux professeurs présents.
Entre juin et décembre 2014, Jean-Claude DELGENES a tenté en vain de recruter Rémi BOYER en détachement comme Consultant au sein de son équipe, mais la DGESCO a bloqué pendant 5 mois le dossier de Rémi BOYER sans fournir d'explications, faisant échouer ce recrutement qui visiblement déplaisait en "haut lieu". C'est début décembre que Rémi BOYER obtient enfin une réponse via Christian CHEVALIER du Se-UNSA intervenu pour lui auprès de la DGRH pour cesser cette attente exaspérante: c'était NON.
Aux printemps 2014, 2015 et 2016, Rémi BOYER organisera les 3 colloques de notre association avec des personnalités de la sphère éducative comme Josette THEOPHILE, José Mario HORENSTEIN et Georges FOTINOS (1er colloque), de la sphère privée (Jean-Claudes DELGENES, Frédéric LAHALLE, Philippe ZOURABICHVILI et Thomas FAURE chefs d'entreprises) pour le 2e colloque et à nouveau de la sphère éducative pour le 3e colloque avec Bruno DEVAUCHELLE, Jean-Michel BLANQUER, et Didier COZIN.
De 2016 à 2018 se produit une cassure dans le parcours d’AIDE AUX PROFS, pourquoi ?
Lorsque Rémi BOYER a voulu de nouveau diversifier son parcours professionnel, car il ne se voyait pas que bénévole au sein de cette association. Il a décidé de casser son contrat de détaché au CNED où la charge de travail était devenue excessive (le chef de service arrivé depuis peu avait refusé pendant 1 an la demande de Rémi BOYER de recruter au moins 1 professeur pour l'aider, pour le pousser vers l'épuisement professionnel. Rémi BOYER savait avec ses 14 ans d'expérience qu'il n'y parviendrait pas tout seul), dans le cadre de la rénovation des 4 programmes de toutes les disciplines de la 6e à la 3e imposés dans tous les collèges en présentiel et au CNED par la Ministre Najat VALLAUD-BELKACEM (au lieu d’un programme par an habituellement).
« Il le fallait, c’était ça ou le burn-out assuré »
Rémi BOYER était détaché depuis 16 ans comme Responsable du Département de Formations à distance en Histoire-Géographie, avec des missions passionnantes et beaucoup de responsabilités éditoriales, renouvelant son contrat tous les 3 ans. Le CNED ne possède que 2 postes comme celui-ci, un au Collège qu'il occupait, l'autre étant au Lycée au CNED de Rennes.
Poussé vers l'épuisement, harcelé psychologiquement par un Chef de Service qui lui demandait de lui envoyer en plus chaque fin de semaine "un tableau de reporting de toutes les tâches réalisées chaque semaine", Rémi BOYER devait quitter au plus vite cet environnement de travail devenu anxiogène.
Deux offres d’évolutions professionnelles lui avaient été faites :
- Un IGEN alors Dircab d’un Ministre lui avait proposé une "intégration directe" comme IA-IPR en EVS, « à condition de fermer l’association » dont il s’occupait,
- Un Syndicat, le SNALC, lui avait proposé une « décharge entière » pour lui concevoir un dispositif axé sur la prévention et la remédiation des souffrances des enseignants au travail, et accessoirement sur les évolutions professionnelles des enseignants, en leur proposant de réaliser un Bilan Professionnel à distance.
Rémi BOYER a choisi le syndicat, car il lui était impossible d’imaginer supprimer AIDE AUX PROFS pour acquérir un statut d’IA-IPR et de « rentrer dans le rang », lui si attaché à la liberté de pensée, d’expression et d’impression, et de mobilité des enseignants. Il lui était impossible de renoncer à ces libertés, même pour un meilleur salaire et de belles primes.
En juillet 2018, Rémi BOYER quitte le SNALC et redevient professeur agrégé de Géographie en collège
Une fois sa mission de conception d'un dispositif accomplie au SNALC, Rémi BOYER a pris la décision de ne pas renouveler sa décharge entière, profitant de l'éviction de "son patron", Albert-Jean MOUGIN, Vice-Président, par un vote interne des délégués académiques du SNALC désireux de "débarquer" le Président d'alors et ce vice-président. De vieux contentieux se sont réglés ainsi entre ces personnes.
Revenu dans l’enseignement, entre septembre 2018 et fin août 2024, un IGeSR proche de Jean-Michel BLANQUER lui répètera régulièrement « qu’il n’aurait jamais sa classe exceptionnelle, en raison de tout ce qu’il disait sur l’éducation nationale dans les médias ». Tout dit par oral, pour ne pas laisser de traces.
Ce même IGeSR lui a proposé à plusieurs reprises "une belle fin de carrière", "à condition de fermer cette association"...toujours la même demande : Rémi BOYER n'aurait eu qu'à dire "OUI", et il a toujours dit "NON".
Moralité : si tu crées une personne morale qui a du succès, le système de hauts fonctionnaires, gardien de sa tranquillité et partisan du statu quo dans son fonctionnement RH, est prêt à te créer un poste pour t' accueillir et t'empêcher d'aller plus loin dans ce que tu avais construit. C'est un réflexe de protection collective avec pour seul but de t' étouffer. Ce qui en dit long sur la future efficacité de la "GRH de proximité" qui n'est qu'une vitrine depuis 2019.
Rémi BOYER a été convaincu depuis 19 ans que s'il n'avait pas créé AIDE AUX PROFS, si toute cette dynamique ne s'était pas développée dans les médias et chez les acteurs éducatifs, jamais l'Education nationale n'aurait investi autant de moyens humains et financiers pour créer cette "GRH de proximité".
Voilà la partie immergée de l’iceberg, derrière l’apparente façade du succès, de la réussite, des 170 reportages et plus consacrés à l’association. Une lutte pour exister, pour perdurer.
De multiples rencontres avec des hauts fonctionnaires, pour leur proposer des idées
Si Rémi BOYER a été donner des idées de 2007 à 2023 à l'Education nationale pour qu'elle améliore sa Gestion de Ressources Humaines envers les professeurs, c'est uniquement parce que nous n'étions pas assez nombreux pour traiter bénévolement toutes ces demandes. Nous n'étions pas préparés à un tel succès !
Et cela te montre, cher lecteur, que lorsque tu lances un projet, tu as beau croire que tu as pensé à tout, il subsiste toujours des imprévus, et ces imprévus nous ont pris de court, voire submergés.
Alors la solution, ce fut cette rubrique « Secondes Carrières », et donner des idées aux hauts fonctionnaires en position de décision. Si notre équipe avait été étoffée, nous aurions tous pris une disponibilité pour réaliser cette action à plein temps, et AIDE AUX PROFS aurait pris une ampleur bien plus importante, très rapidement, avec des salariés dans l’association. Mais nous n’avons pas fait ce choix, car chaque bénévole était passionné à l’époque par son métier, avec un bon revenu.
La DGRH Josette THEOPHILE fut la plus à l’écoute de 2010 à 2012. Venue du privé, elle avait « les idées plus larges » que les hauts fonctionnaires de métier que l’action d’AIDE AUX PROFS dérangeait profondément. Le 20 avril 2010 elle fit asseoir devant son conseiller Louis MASLIAH médusé (ex SG de l'académie d'Amiens) Rémi BOYER dans son grand fauteuil de DGRH en cuir orangé pour qu'il leur présente le système d'accueil à distance que le webmaster de l'association a conçu pour faire fonctionner AIDE AUX PROFS. Josette THEOPHILE dira 30 mn plus tard : "c'est génial, c'est vraiment ça qu'il nous faut". Elle donnera comme objectif à ses conseillers de nous rencontrer ensuite à plusieurs reprises dans cet objectif.
A chacune des réunions et notamment le 4 octobre 2010 avec 8 hauts fonctionnaires de la DGRH, de la SAAM, de la DAFOR, et les 2 CMC des pôles RH de Créteil et de Versailles, Rémi BOYER a dû véritablement combattre, seul sans témoin, du « tac-au-tac », face aux attaques verbales, pendant 4h45, de ces personnes hostiles, toutes bien décidées à démonter ses arguments un à un, et couler ce qu’il avait proposé à Josette THEOPHILE : concevoir une plateforme d’aide à distance des enseignants dans leur projet de mobilité, par un partenariat avec une académie. Toutes ces personnes se sont encouragées les unes les autres ce jour là pour faire échouer sa proposition. Une réunion "électrique".
Et ce jour-là en repartant, en regardant "Direction Générale des Ressources Humaines" écrit sur le fronton du siège de la DGRH de l'Education nationale Rue Régnault à Paris, Rémi BOYER s'est vraiment demandé "si c'était bien ça, la DGRH ?".
AIDE AUX PROFS avait 10 ans d'avance dans sa réflexion par rapport à une Education nationale qui a toujours freiné autant qu'elle l'a pu cette question des "secondes carrières des enseignants". Elle ne le fait aujourd'hui QUE parce que c'est peut-être un moyen d'attirer de nouveaux enseignants, en leur laissant espérer ne pas l'être 43 ans.
Que doivent comme améliorations les professeurs à Rémi BOYER via AIDE AUX PROFS ? »
- La création progressive de cellules de secondes carrières dans chaque académie, les hauts fonctionnaires ne supportant pas l’idée qu’une « petite association » puisse ridiculiser l’Education nationale en montrant qu’elle état plus efficace et plus humaine qu’elle.
- Des idées novatrices : la possibilité de créer une auto-entreprise en cumul d’activité, idée acceptée fin décembre 2010 par Josette THEOPHILE DGRH, qui fit publier le 20 janvier 2011 un décret l’appliquant.
- Les « IMP » (Indemnités pour Missions Particulières) créées en juillet 2015 : c’est une des idées qu’il avait proposées en janvier 2012 lors de sa dernière rencontre avec Josette THEOPHILE.
- Le « DIF » pour les enseignants : proposé le 20 avril 2010 à Josette THEOPHILE, qui le fit appliquer deux mois plus tard, alors que les salariés du privé pouvaient en bénéficier depuis 2007.
- La disponibilité pour convenances personnelles pour les professeurs du privé sous contrat, qui avant juin 2010 devaient « résilier » leur contrat avec leur établissement pour se permettre une année de césure, sans certitude de retrouver un poste d’enseignant au retour, même dans un autre établissement.
- Une partie des idées mises en œuvre dans la « GRH de proximité », Rémi BOYER ayant été un « conseiller de l’ombre », bénévole, pour Jean-Michel BLANQUER de 2017 à 2022. Ce Ministre s »’inspira aussi des propositions nombreuses contenues dans « Souffrir d’enseigner… Faut-il rester ou partir ? », le 3e guide pratique de Rémi BOYER.
- L’idée de proposer de devenir Attaché d’administration sans repasser le concours pour les enseignants avec un accès sous forme de « passerelle " qu'accepta de concevoir Josette THEOPHILE en 2012. Ce qui fut surtout effectif à partir de ... 2019 !
A partir de septembre 2016, la rubrique « Secondes Carrières » a disparu de la page d’accueil du Café Pédagogique, et versée dans ses archives
De septembre 2016 à novembre 2024, l'accès à la rubrique Seconde Carrière a été désactivé par François JARRAUD qui trouvait que la posture professionnelle au sein d’un syndicat n’était plus compatible avec la posture de neutralité pratiquée par le Café Pédagogique.
Rémi BOYER avait dû faire ce choix pour préserver sa santé au travail, et ce déréférencement fut un coup très difficile pour lui.
La conception de chacune des rubriques, de fin 2006 à juin 2016, c’était en moyenne 30 heures de travail :
- Trouver des idées de sous-rubriques
- Analyser la politique de l’éducation nationale sur les secondes carrières
- Trouver de nouvelles idées pour faciliter les secondes carrières de tous les enseignants qui le souhaitent
- Prospecter les profils d’anciens professeurs prêts à témoigner : 1h à 1h30 d’interview par téléphone puis 5 à 7h de retranscription de l’entretien, puis 1h à 1h30 de mise en forme, puis échanges de validation avec chaque interviewé
- Mise en page finale de chaque rubrique mensuelle. Lorsque le Café Pédagogique a changé de portail, notre rubrique est restée dans les archives, toujours déréférencée.
En septembre 2024, Rémi BOYER a pris sa retraite de manière anticipée, avec 3 années de décote, pourquoi ?
Rémi BOYER a estimé que l’important dans une vie, c’est d’accomplir ses rêves au maximum.
De 2006 à 2016 puis de 2018 à 2024 il avait eu une importante productivité pour mener de front ses missions et responsabilités professionnelles et l’important travail de développement et d’animation de l’association. De 2016 à 2018, pour privilégier la décharge qui lui avait été offerte, il avait mis en stand by son investissement sur AIDE AUX PROFS, et aucun bénévole ne l'a remplacé. L'association a donc végété durant ces 2 années-là.
Lui, rêvait de pratiquer l’association librement et le plus souvent possible, et de se sentir serein, libre de son emploi du temps, toujours intrinsèquement bénévole.
Son retour dans l’enseignement de 2018 à 2024 dans un collège difficile de la banlieue rouennaise (non classé REP, mais pourtant digne de cette appellation) lui a montré que les beaux discours successifs des ministres ne se traduisaient pas par des améliorations sur le terrain. Il a repris goût quelques années à l’enseignement, et a vécu ces 6 années très différemment de ses 15 premières années d’enseignement, car plus expérimenté, notamment dans l’enseignement à distance qui l’a beaucoup aidé à pratiquer ses cours pendant le confinement et les années 2021-2023 où beaucoup d’élèves alternaient les absences.
Les journées de cours étaient épuisantes dans ce collège, lui déclenchant de l’hypertension, des acouphènes, et des extinctions de voix régulières. Ce qui lui a montré qu’enseigner après 60 ans, c’est abîmer sa santé, et certainement ne pas profiter bien longtemps de sa retraite.
Rémi BOYER craint qu'avec le recul continuel de l'âge de départ en retraite, les professeurs n'aient plus que 3 choix:
- obtenir un CLM puis un CLD pour aller "vers une retraite à taux plein",
- continuer d'enseigner en prenant le risque de mourir devant leurs élèves avant de profiter de leur retraite,
- partir avec une décote importante, comme ce que lui a choisi de faire, pour "sauver sa santé", ni plus ni moins.
Rémi BOYER a évalué quelle somme minimale lui était nécessaire pour vivre correctement, tout en poursuivant son bénévolat sans surcharge de travail. La "recette" lui a été fournie par une partie des professeurs qu'il a accompagnés vers la démission ou la rupture conventionnelle. Tous ont réduit leurs dépenses, mais se sont mis à consommer mieux en se contentant de moins.
Les années 2022-2023 et 2023-2024 avaient été très difficiles, Rémi BOYER ayant été victime de diverses incivilités perpétrées par des élèves de 5e et 4e :
- Agression en 2021-2022 par un élève de 5e (coup de tête dans le ventre alors qu’il lui demandait son carnet de correspondance, cet élève ayant perturbé son cours dont il ne faisait pas partie) qui fut exclu par Conseil de Discipline ensuite.
- Photos et films pris en classe par des élèves de 5e en 2022-2023 et 2023-2024, qui furent exclus 1 à 3 jours, mais revinrent dans leur classe le restant de l’année.
- Usurpation de son identité sur les réseaux sociaux en 2022-2023 par des élèves de 4e de manière gravissime, le tout ne se soldant même pas par des conseils de discipline des élèves concernés, avec une plainte contre ces élèves qui fut classée « sans suite » par la Justice. Comme le sont beaucoup de plaintes d’enseignants par ailleurs contre leurs élèves agresseurs.
- Menace de mort mi-octobre 2023 par une élève de 4e en voie de radicalisation qui aura juste été changée de classe après un conseil de discipline sans exclusion définitive, ce qui incitera Rémi BOYER à stopper l’expérience de l’enseignement dès la fin de l’année 2023-2024, n’ayant pas envie de rejoindre la liste des professeurs victimes que l’éducation nationale décore à titre posthume de la Légion d’Honneur, faute de n’avoir pu ou su les protéger.
Cela a conforté Rémi BOYER dans ces constats, malgré le rideau de fumée qu'est la GRH de proximité et la posture "bienveillante" de l'Education nationale pour tenter de redonner de l'attractivité au métier d'enseignant :
- les professeurs se méfient d'un employeur qui les affecte n'importe où contre leur gré, refuse leurs mutations ou les place sur des affectations "pourries" dans les établissements les plus difficiles qui soient, et les inspecte,
- les hauts fonctionnaires en demandent toujours plus aux professeurs, et sont très avares de reconnaissance, donc de valorisation,
- les Recteurs, Dasen, IEN, IA-IPR, ne protègent toujours pas les enseignants victimes d'incivilités sur leur lieu d'enseignement. Une partie des chefs d'établissement, pour ne pas avoir subir les reproches du Dasen ou du Recteur, préfère éviter de convoquer des conseils de discipline, pour privilégier leur prochaine demande de mutation au lieu de la protection et la dignité de leurs professeurs face aux agressions et insolences des élèves.
- ce n'est que lorsque le professeur est attaqué au couteau ou par toute autre arme, que l'Institution lui apporte "la protection fonctionnelle", et encore faut-il beaucoup insister.
Dès l’année 2024-2025 Rémi BOYER a senti le changement :
- Suppression définitive de ses acouphènes qui le faisaient tant souffrir depuis 2 ans,
- Suppression définitive de ses extinctions de voix récurrentes,
- Suppression définitive de son hypertension, à la grande surprise de son médecin : oui, c’étaient bien les journées épuisantes dans des classes surchargées qui en étaient totalement responsables !
En 2025, Rémi BOYER a repris les publications sur les sites de l’association, actualisant les rubriques « secondes carrières » pour nos lecteurs, dont les 110 interviews réalisées auprès d’anciens professeurs, et multipliant les interviews de nouveaux parcours pour continuer d’informer les enseignants en quête d’autre chose.
Et surtout, il continue de donner son temps, ses compétences, pour continuer de faire vivre « l’AIDE AUX PROFS », une aventure humaine très diversifiée, utile aux enseignants en quête d’une « seconde carrière »/ « reconversion ».
Et maintenant, quel avenir pour AIDE AUX PROFS ?
Les adhésions des professeurs qui souhaitent réfléchir à une évolution professionnelle, ou l'engager dès le 1er septembre 2026, ont commencé sur le portail d'AIDE AUX PROFS, pour la 19e année de son existence.
Le 18 juillet 2026 ce seront les 20 ans d'AIDE AUX PROFS. Avec pour Rémi BOYER le sentiment "d'avoir accompli quelque chose", d'avoir "été gâté" tout au long de cette aventure qui fut extraordinaire dans sa dynamique, dans les personnes rencontrées, dans l'engouement suscité.
Depuis 2018 différentes structures privées dont une vient de fêter le 13 juillet 2025 ses 5 ans d'activité de témoignages de profs en podcast, lui ont emboîté le pas, comme si, finalement, son idée de rendre possibles les secondes carrières des enseignants avait convaincu plus rapidement la sphère privée, que la sphère publique.
L'association cherche actuellement une salle de conférences pour son 4e colloque national à Paris ou à Rouen.
Si vous voulez faire oeuvre de mécénat en la matière auprès de notre association contactez-nous ici.
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