
Anne DE REYNIES, de professeur des écoles à responsable de communication
Interview de Rémi BOYER pour l’association AIDE AUX PROFS, publiée dans le mensuel n°102 de avril 2009 sur le Café Pédagogique.
En quoi consiste votre parcours professionnel ?
« Après une licence de Biochimie et génétique à Orsay (Essonne), j’ai passé le CRPE en 1994, puis j’ai enseigné 7 ans de la petite section au CM1.
J’ai ensuite voulu reprendre des études, et j’ai demandé une disponibilité qui m’a d’abord été refusée. J’ai alors menacé de démissionner et 2 jours après on m’a accordé ce que je demandais, et cela a été effectif deux semaines plus tard. Pour anticiper, j’avais mis de l’argent de côté et mes parents m’ont aussi beaucoup aidée. L’année suivante, j’ai voulu prolonger la disponibilité, mais j’ai essuyé un nouveau refus, et j’ai alors démissionné, car je venais d’être admise au DESS de journalisme à Paris VII. J’ai cherché du travail via mon réseau de connaissances et d’amis scientifiques, et j'ai pigé pour Inserm Actualités. Ensuite, j’ai travaillé pour l’ADEME en free-lance. Enfin, j’ai obtenu un poste de responsable de communication à la Délégation Régionale Paris 11 de l'Inserm en 2007. »
Quelles compétences aviez-vous développées comme enseignante ?
« L’envie de communiquer, de faire passer un message et de réfléchir avant tout en fonction de la cible visée. Selon les personnes, le moyen d’y parvenir est différent, on ne réagit pas tous de la même façon. En savoir-être, j’ai acquis des qualités humaines comme l’écoute des gens, de leurs besoins, un bon relationnel dans le travail en équipe, et avec différents partenaires. Le métier d’enseignant m’a permis de mûrir, de m’adapter rapidement à l’imprévu, de stimuler ma créativité. »
Cette reconversion, ce fut le « grand saut » ?
« C’est un projet longuement mûri. J'ai toujours eu l'idée de reprendre mes études un jour et j'ai saisi ma chance dès que ça a été possible matériellement. Quand j’ai voulu m’inscrire en maîtrise de Biologie pour reprendre mes études, la Faculté a d’abord tenté de me décourager, en me disant que c'était trop difficile. Mais j’y suis arrivée ! Se lancer dans les métiers de la communication et du journalisme, c’est un saut dans l’inconnu, de l’incertitude, car ce n’est pas facile de s’y faire une place. Il faut être très motivé. J'ai toujours été soutenue par mon entourage, j’étais déterminée à changer de voie. Je n’ai mis qu’une semaine pour décider de démissionner. »
Aujourd’hui, comment le ressentez-vous après cinq ans ?
« Je suis ravie d'avoir changé de voie, j'adore mon métier qui est fait de rencontres et de projets nouveaux à chaque fois ! Ca n'est pas forcément facile de passer du fonctionnariat au travail free-lance ou à la pige au début mais cela donne aussi un grand dynamisme. J'aimerais travailler dans une agence de communication, pour un site web orienté santé, ou dans un journal interne, dans un milieu stimulant où j'aurais des perspectives d'évolution. Je n'envisage pas d'être à nouveau fonctionnaire. » Quand on décide de démissionner après avoir été fonctionnaire, on n’a pas droit aux allocations chômage, car on n’a pas cotisé aux ASSEDIC en fait. On ne touche rien de l’ANPE (devenu Pôle Emploi puis France Travail). Il faut maintenant travailler au moins 3 à 4 mois avant de pouvoir être indemnisé, et encore, pas très longtemps. Il faut se préparer à cela, être soutenu par son entourage dans cette démarche, avoir les reins solides sur le plan financier. »
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