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Professeur, ton désir de Rupture Conventionnelle est-il une bonne idée ?


Voilà 2 ans qu’Aide aux Profs accompagne les projets de demandes d’indemnité pour rupture conventionnelle (IRC) de professeurs de toute la France, et voilà la synthèse que nous dressons en marge de la seule qu’a résumée l’Education nationale en mars 2021 en indiquant avoir refusé 76% des demandes en 2020 soit près de 4 sur 5. Ce qui est énorme en regard des espoirs soulevés par les députés qui ont voté la loi DUSSOPT du 6 août 2019 avec cet article 72 instituant l’IRC.

 

Quel est le principe de la Rupture conventionnelle (RC) dans la Fonction Publique ?

 

S’adressant aux personnels en CDI (professeurs du privé sous contrat titulaires par exemple) ou titulaires (fonctionnaires, comme les professeurs), la RC s’effectue à l’initiative du professeur ou de son administration pour décider de rompre le lien qui les unit, par un processus qui n’est pas une démission mais y ressemble fort.

 

Vous l’aurez bien compris : la RC permet de réduire les statistiques du nombre de démissions alors que ce sont aussi des départs de l’Education nationale. 

 

Le professeur pourra percevoir (ou non) selon sa situation l’année précédant sa demande une indemnité dont le montant tiendra compte de son ancienneté, de son indice, de sa quotité de travail l’année précédente (temps plein, temps partiel ou mi-temps, ou disponibilité). Jusque là tout va bien. 

 

Le professeur qui demande sa RC s’interdira de postuler dans tout autre emploi public par concours ou comme contractuel dans les 6 ans suivants sa RC, sauf à devoir la rembourser dans un délai un maximum de 2 ans s’il revenait auparavant dans la fonction publique, quel que soit le ministère qu’il a alors choisi.

 

Le professeur perd avec la RC le bénéfice de son grade, il perd donc le titre de « professeur des écoles », « professeur certifié », professeur de lycée professionnel » ou « professeur agrégé » et ne peut juste que rappeler dans son CV qu’il l’a été durant un certain temps.

 

Le professeur perd son ancienneté de services et repartira de zéro s’il tente un nouveau concours de l’Etat, nécessairement externe puisqu’il aura perdu sa qualité de fonctionnaire ou de contractuel en CDI comme le sont les professeurs dans le privé sous contrat.

Le professeur perd bien entendu ses points de barème pour une éventuelle mutation mais de toute façon, s’il demande sa RC, c’est qu’il s’est bien rendu compte que ces barèmes de mutation chers aux syndicats ne lui étaient d’aucune utilité puisque son souhait, c’est de changer de vie et d’arriver plus rapidement qu’avec ces barèmes, à rejoindre la ville où il a envie de vivre. La majorité des demandes de RC qui nous sont parvenues met en avant ce critère, qui montre bien l’échec du système de mutation inter-académique puis intra-académique instauré depuis le Ministre Claude ALLEGRE en 2000.

 

Cette RC est-elle une bonne affaire pour un professeur ?

 

La réponse dépend des objectifs du professeur, et chaque cas sera différent. A l’usage, nous pouvons dire que la RC n’est pas du tout intéressante pour un professeur qui a moins de 10 ans d’ancienneté car il va perdre beaucoup pour gagner très peu, une somme dérisoire « plancher » que lui accordera l’administration après plus ou moins de difficulté, tellement les services RH des académies sont d’une radinerie incroyable. Le législateur n’avait sans doute pas prévu cette barrière budgétaire lorsqu’il a conçu cet article 72 en mettant fin en parallèle à l’Indemnité de Départ Volontaire (IDV) instituée en 2009 sous le Président Nicolas Sarkozy et qui était bien plus généreuse que l’IRC et bien plus adaptée aux projets formulés par les professeurs.

 

La loi DUSSOPT a donc massacré l’IDV qui accordait des sommes plus généreuses que l’IRC et a réduit la portée de l’intérêt de quitter son métier de professeur de cette manière, pour si peu.

 

A l’opposé, il a paru fort intéressant pour un professeur de plus de 20 ans d’ancienneté de demander cette IRC étant donné les sommes «plafond » très alléchantes que les décrets du 31.12.2019 permettent facilement de calculer.

 

Mais c’était sans compter la radinerie légendaire des DRH et des DAF (Directeurs des Affaires Financières) des académies qui accordent systématiquement le montant « plancher » sans laisser la possibilité d’une négociation au professeur alors que la loi DUSSOPT prévoit pourtant que cela se passe ainsi. 

 

Le professeur est donc maltraité par son administration d’un bout à l’autre du processus de sa demande avec beaucoup de sourires d’hypocrisie absolue comme l’illustrent les planches BD qui accompagnent cet article. L’administration n’a cure du projet du professeur, cela ressort massivement de tous les projets que nous avons accompagnés.

 

Ce qui lui importe au plus haut point est « combien cela va nous coûter ? ». Chaque Dasen et chaque Recteur donnera l'indemnité la plus basse possible qu’il puisse accorder, là est le scandale de l’IRC, sans tenir vraiment compte des très beaux projets présentés par les professeurs qui ont besoin du montant plafond prévu par les textes pour les réaliser, puisque, comme le disent certains services RH « la décision finale appartient à l’administration. Vous avez le droit de demander l’IRC, mais ce n’est pas une obligation pour nous de vous l’accorder ». 

 

Tout est dit, l’IRC est un miroir aux alouettes de ce gouvernement qui aura supprimé la belle IDV qui était nettement plus positive que ne l’est l’IRC.

 

Ceux qui nous ont contacté depuis 2 ans ont été très nombreux à vouloir s'évader de leur quotidien stressant depuis la crise sanitaire pour refaire leur vie ailleurs, le plus vite possible. Nous avons de plus en plus de demandes qui évoquent la dégradation des conditions de travail nées des fréquents changements de protocoles sanitaires.

 

 

Comment se déroule concrètement le processus de demande d’IRC ?

 

a) Le professeur adresse lui-même sa demande par Lettre Recommandée par Avis de Réception (LRAR) au DASEN ou au Recteur dont il dépend. Lesquels ne seront quasiment jamais informés personnellement des professeurs qui la demandent, puisque ce seront leurs subordonnés en service RH et service de Division des Personnels Enseignants qui traiteront les demandes.

 

 

b) Le service RH a un mois à compter de sa réception du LRAR pour proposer une date d’entretien au demandeur d’IRC. Nous avons été plusieurs fois témoins de dépassement de ce délai par des Conseillers Mobilité - mais la période sanitaire le leur permettait grâce aux Ordonnances d'avril 2020 - qui tentent de sauver leurs propres congés lorsque les demandes d’IRC trop nombreuses viennent les mettre en péril, et nous avons bien conseillé nos adhérents pour que le Conseiller Mobilité sache mieux organiser son emploi du temps au lieu de déroger au contenu des décrets.

 

c) L’entretien est proposé. Le professeur se dit « chouette, ils vont accepter mon IRC puisqu’ils acceptent l’entretien ». Mais non ! L’entretien est juste une obligation de l’employeur et rien de plus.

 

L’entretien par temps de crise sanitaire et surtout si le télétravail est imposé, a lieu en visio, mais dans l’idéal il est préférable qu’il ait lieu de visu, accompagné ou non par un élu syndical ou un avocat que le demandeur peut imposer. L’un ou l’autre ne feront qu’écouter comme le demandeur ce qui se dira, mais n’auront pas de poids réel pour faire pencher la décision d’un côté ou de l’autre puisque l’administration est seule décisionnaire. Dans le premier cas cela ne coûte rien, dans le deuxième cela dépend des avocats. 

 

Lors de cet entretien le professeur est auditionné par plusieurs personnes, nous avons eu des académies où une seule personne, Gestionnaire RH ou IEN, gérait l’entretien, tandis que d’autres académies avaient la bonne intelligence de confier cela à plusieurs personnes : IEN-RH, Chef de Division DPE, SG-DRH adjoint ou SG-DRH, et CMC (Conseiller Mobilité Carrière). Nous avons eu de très bons retours de l'amabilité des cadres de haut niveau, beaucoup moins de celle des agents administratifs de catégorie B oeuvrant dans ce processus, en 2021.

 

Cet entretien est très important mais ne permet pas au professeur malgré l’amabilité de ses interlocuteurs (dans 80% des cas, un très gros effort de management RH a été réalisé par Jean-Michel BLANQUER depuis 2 ans auprès de tous les cadres d’administration de toutes les académies, reconnaissons-lui ce mérite), de savoir s’il obtiendra ou non à ce stade ce qu’il demande. Bien que la loi indique que c’est au cours de cet entretien que le demandeur pourra connaître le montant de son indemnité, il n’en est rien. Elle peut lui être citée à titre informatif, mais rien de plus, ce n’est pas une acceptation pour autant.

 

Il est attendu que le professeur défende bec et ongles son projet. Qu’il produise certaines pièces essentielles qui permettront de persuader son jury (c’est quasiment cela) que son projet de demande d’IRC soit bien préparé, bien anticipé, et qu’il ne nécessitera pas d’aller voir Pôle Emploi pour demander à bénéficier de l’Allocation de Retour à l’Emploi (ARE).

 

Le problème est là, le diable se cache toujours dans les détails !

 

L’académie qui accorde l’IRC doit aussi prendre sur son budget ce que coûtera l’ARE du professeur. Ce qui limite grandement la portée de ce dispositif étant donné que les académies ont trouvé la parade : accorder en priorité les IRC des professeurs qui étaient depuis plus d’une année scolaire en disponibilité, afin que leur indemnité soit de zéro euro. Et ils n’ont aucun état d’âme (le contraire nous eût étonnés) pour annoncer cela avec le sourire « vous avez obtenu la Rupture Conventionnelle, même avec zéro euro, sachez que beaucoup n’ont pas votre chance ». Nous sommes en plein mélodrame et en plein humour noir mais c’est la stricte réalité des drames qui se jouent régulièrement dans de nombreuses académies.

 

Faute de budget suffisant, les académies préfèrent accepter la disponibilité pour convenances personnelles au lieu de la Rupture Conventionnelle, sachant pertinemment qu’ils n’auront rien du tout à donner aux professeurs demandeurs l’année scolaire suivante, puisque leur stratégie est de ne pas accepter de demande d’IRC entre le 1er septembre et le 31 décembre. Ainsi, comme l’indemnité est calculée sur l’année précédant la demande, elle sera donc de zéro euro, comme si le professeur avec sa disponibilité durant depuis 12 à 16 mois, l’avait été 2 années pleines d’affilée.

 

Voilà quelle a été la stratégie en vigueur dans toutes les académies en 2021.

 

d) L’attente après l’entretien peut être extrêmement longue et ce que l’on appelle « Ressources Humaines » devient pour beaucoup « Ressources Inhumaines ».

 

Les acteurs qui ont reçu le professeur en entretien obligatoire répondent rarement à ses mails ensuite comme s'ils se moquaient royalement du stress du professeur et de son impatience à savoir enfin ce qu’il en est. Nous avons dû soutenir moralement certains de nos adhérents pendant 4 à 6 mois sans réponses, malgré leurs mails et leurs appels téléphoniques, baladés d'un bureau à l'autre sans interlocuteur valable !

 

Les RH ne répondent pas, ce sont pourtant des êtres humains, mais le fonctionnement des agents RH leur apprend à répondre le moins possible aux demandeurs, leur hiérarchie faisant miroiter des représailles sur leur avancement au cas où ils donneraient de faux espoirs aux candidats. Donc tous les acteurs de ce processus irréel ont peur les uns des autres et du "qu’en dira-t-on", et chacun préfère rester dans l’ombre une fois l’entretien obligatoire réalisé.

 

e) Après une attente longue, variable de 2 à 6 mois, vient le moment de la « commission d’évaluation ». Mazette, une commission d’analyse de tous les dossiers !

 

Ce n’est donc pas une étude personnalisée de chaque dossier à proprement parler comme le dit la loi avec chaque professeur de visu. La Commission, dont on ne connaît pas la composition, et dont on ne sait pas si elle comprend les personnes présentes à l’entretien initial, est chargée de sélectionner les « meilleurs dossiers ». Et le critère est financier ! Les projets qui coûtent le moins cher ont les meilleures chances de réussite. Certains professeurs produisent un ou plusieurs diplômes de formations qu’ils ont financées eux-mêmes mais rien n’y fait. 

 

 

Globalement, lorsqu’arrive le refus, pour 76% (en 2020) à 80% (certainement pour l’année 2021 d’après nos constatations), chaque professeur se sent méprisé, maltraité, psychologiquement, pas valorisé moralement malgré tout l’investissement qu’aura été le sien dans son emploi, même si son parcours avait été brillant et même si ses réussites avec ses élèves avaient été probantes.

 

Ceux qui réussissent à obtenir l'indemnité obtiennent moins de 15.000,00 € en moyenne, et en général la moitié de leur salaire annuel, le "plancher".

 

4 professeurs sur 5 sont abominablement déçus !

 

Rien de tout cela n’est pris en compte, c’est le loto. Beaucoup de joueurs et très peu de gagnants. L’attente aura été minante psychologiquement, entre 4 et 12 mois - voire 16 mois durant la crise sanitaire dans certaines académies – et le professeur en sortira souvent écoeuré, dégoûté, pas prêt de conseiller le métier qu’il exerce à qui que ce soit, lorsqu’il aura réussi à se sortir de là.

 

Voilà comment d’une belle idée d’un gouvernement et de l’espoir suscité par les législateurs, on en arrive à un processus complètement démotivant, devenu une usine à gaz démoralisante et irrespectueuse de la professionnalité de cadres diplômés Bac+3 à Bac+10.

 

Y a-t-il des recettes pour obtenir satisfaction ?

 

Non, c’est sans espoir, l’administration reste ce qu’elle est avec tous ses acteurs formatés à se défausser de toute responsabilité de la décision les uns envers les autres, préférant la laisser in fine à ceux qui ont les cordons de la bourse du budget académique entre leurs mains expertes : les Recteurs, Dasen, les DRH, les DAF, les chefs de Division DPE. Ce sont eux qui ont la main, et il semble que leurs primes variables dépendent du nombre de démissions et de RC qu’ils auront accordées en année N. Chacun préfère donc en accorder le moins possible pour conserver l’estime de sa hiérarchie, et que sa carrière se passe bien, lui permettant de belles promotions, des médailles du mérite ou les palmes académiques pour services rendus avec loyauté, même si c’était au prix de nombreux refus en laissant des professeurs majoritairement désemparés, tristes d’être ainsi déconsidérés.

 

Durant 2019-2020, 95,5% de nos adhérents ont obtenu leur IRC grâce à notre solide stratégie et logistique et parfaite connaissance des rouages administratifs pour ce type de demande, après avoir accompagné près de 200 IDV entre 2009 et 2019.

 

Durant l’année 2020-2021, nous avons atteint 65% de réussite pour nos adhérents, ce qui est plus faible car tous les processus académiques fonctionnent pareil. La désorganisation liée à la crise sanitaire en 2019-2020 a facilité sans nul doute l’obtention d’un meilleur taux de satisfaction l'année précédente.

 

De ce fait, tenant compte qu’il n’est pas intéressant pour un professeur d’obtenir sa RC à moins de 10 ans d’ancienneté et qu’au-delà de 20 ans d’ancienneté, ce sera très difficile pour lui de l’obtenir en raison de la somme importante à financer, nous limitons désormais nos accompagnements aux projets qui remplissent les conditions indispensables à leur réussite, situés entre 10 et 20 ans d’ancienneté en moyenne, sauf exception.

 

Sur les réseaux sociaux nous lisons de temps en temps des messages de professeurs qui parlent de passer par un avocat. Il faut compter en moyenne 850,00 € de frais de procédure (étude du dossier du professeur, réponse à ses questions, préparation et présence à l’entretien obligatoire, négociation avec l’administration du montant de l’indemnité et de la convention finale, ou argumentation pou arriver à lever une nécessité de service) complété par 10 à 12% de prime de résultat pour l'avocat sur le montant de l’indemnité obtenue. 

 

Ainsi, un professeur va-t-il auprès d’un cabinet d’avocat dépenser a minima 850,00 € et s’il obtient satisfaction, pour le montant plafond de son indemnité, une somme qui peut atteindre 14.000,00 € de plus… cela en vaut certainement la chandelle puisque la prise de risque est importante financièrement, et que l’administration est seule décisionnaire de ce qu’elle fait de son budget, puisque la rupture conventionnelle n’est pas de droit: l'article 72 de la loi DUSSOPT le précise bien "La rupture conventionnelle ne peut être imposée par l’une ou l’autre des parties." La démarche via un avocat devrait donc s'appuyer sur d'autres éléments que le seul projet d'obtenir une RC.

 

De ce fait notre association a toujours privilégié la voie normale prévue par les décrets, et tenté des recours vers le cabinet du Ministre et l'Elysée. 

 

A compter du 01.01.2022 nous limitons nos accompagnements aux RC demandées par des professeurs qui ont moins de 45 ans et moins de 20 ans d'ancienneté, car ce sont celles qui coûtent le moins cher et ont de bonnes chances d'être acceptées. Il est inutile de vous proposer un accompagnement alors que les chances de l'obtenir après 45 ans et plus de 20 ans d'ancienneté sont extrêmement minces. Le coût de la crise sanitaire pour l'Etat français explique certainement cette évolution.

 

Quelles conclusions tirer de ces deux années de soutien d’IRC pour nos adhérents ?

 

Ce n’est pas la « poule aux œufs d’or » que certains professeurs imaginent.

 

C’est chaque fois un parcours du combattant, chronophage, psychologiquement éprouvant pour le professeur, qui passe de l’euphorie au sortir du premier entretien obligatoire à la déprime lors du refus de son dossier, puis reprend espoir lors du recours gracieux ou hiérarchique, puis voit son moral retomber plus bas s’il échoue, ou redevenir positif en cas de succès.

 

C'est un processus qui exige un mental d'acier et une profonde détermination. Il est très difficile au 21è siècle de quitter son statut de professeur fonctionnaire, qui plus est en quémandant de l'argent à l'Etat pour rebondir ailleurs !

 

Un processus très éprouvant et organisé tel quel par chacune des académies, involontairement ou non, impossible de savoir.

 

Nous avons le sentiment d’un immense gâchis :

 

- Celui des nombreuses compétences mobilisées au sein des académies pour si peu de RC accordées. C’est vraiment une perte de temps et d’énergie, mais si l’objectif est de faire le plus d’économies c’est pleinement réussi.

 

Si par contre l’objectif du Ministre était de redonner de l’attractivité au métier de professeur, toutes les académies agissent de manière opposée avec leur processus démoralisant. Car ce que tous oublient, c’est la puissance des réseaux sociaux où les professeurs qui souhaitent partir se comptent à ce jour à plus d’une centaine de milliers sur différents groupes Facebook, Instagram, Tik-Tok. Soit environ 12% des professeurs actuels qui échangent beaucoup entre eux sur les moyens se repartir ailleurs.

 

 

 

- Celui du temps passé par les députés de LREM pendant plus de 6 mois pour « transformer la fonction publique » pour pondre la loi du 6 août 2019 qui a accouché d’une souris dans son article 72. Censée faire mieux que la loi WOERTH du 3 août 2009, 10 ans avant, dite de « mobilité interministérielle », et qui fut un échec total (avec moins de 3% des agents publics qui arrivaient à changer de ministère ou de fonction publique), la loi DUSSOPT est un désastre.

 

Elle a eu surtout pour objectif de réduire la place des syndicats dans la cogestion des mutations et des carrières des professeurs. A ce niveau c‘est pleinement réussi, mais les centrales syndicales ne le ressentent pas du tout ainsi. Elles y ont perdu beaucoup de pouvoir d’influence et craignent les conséquences lors du verdict des élections professionnelles 2023 sur leur électorat potentiel.

 

 

- Celui du statut des professeurs. Recrutés au niveau d’un Master2, ils ne sont pas traités dans ce processus comme de vrais cadres de catégorie A mais comme des exécutants de catégorie B ou C.

 

Le processus de rupture conventionnelle qui a été conçu pour eux ne leur laisse aucune marge de négociation, aucune possibilité de faire réellement valoir leur bonne foi, la solidité de leur projet. Ils sont soumis à la loi dure de la réalité budgétaire et du manque d’attractivité du métier de professeur.

  

- Celui du droit des Hommes à disposer d’eux-mêmes dans un 21e siècle où les salariés du privé bénéficient de grandes facilités quand ils le désirent, de réaliser leur évolution professionnelle là où ils le souhaitent pendant que leurs homologues du public et notamment les professeurs, galèrent pour arriver à partir un jour par an, au 1er septembre.

 

Les salariés du privé, eux, peuvent donner un préavis de un à trois mois à leur employeur 12 mois par an. Là est la grande différence entre le privé et le public : la liberté de soi, de ses choix, la liberté de mouvement, la liberté de choisir là où l’on veut aller vivre et travailler.

 

 

De ce fait, AIDE AUX PROFS conseille à partir de 2022 sur ses différents sites aux salariés du privé et aux étudiants qui se destinent au métier de professeur de l’expérimenter d’abord comme contractuel, et de bien se renseigner sur les contraintes du statut de fonctionnaire avant d’en imaginer le seul avantage qui est la sécurité de l’emploi, payée bien cher lorsque l’administration bloque votre projet à coups de nécessités de service et vous affecte à 800 km de chez vous dans une zone urbaine très chère dont vous ne pourrez pas repartir avant 10 à 15 ans.

 

Nous allons progressivement présenter sur tous nos sites toutes les contraintes et tous les avantages de l'exercice de professeur comme contractuel ou comme fonctionnaire.

 

Qu’il soit clair pour un étudiant qui n’en est pas informé suffisamment, de ce qui l’attend en obligations, en devoirs, en contraintes, et ce qu’il peut vraiment attendre sur le court, moyen ou long terme du statut de titulaire.

 

Nous estimons que les 867.000 professeurs devraient être répartis en deux entités :

- 50% de fonctionnaires et assimilés titulaires deux fois mieux payés qu’actuellement, qui ont compris que leur employeur ne les laissera pas repartir, mais les valorise grandement en retour. Ceux-là se seront engagés à vie dans leur emploi et auront peu de chances d’en repartir, se soumettant avec loyauté à tout ce qui leur est imposé. Actuellement c’est ce qui est demandé à 80% de la masse qui est titulaire, sans que tous ces professeurs aient pris conscience au départ des contraintes de leur futur statut.

 

- 50% de contractuels, moins bien payés mais bénéficiant de la possibilité de cumuler sans demander d’autorisation plusieurs emplois, de créer leur autoentreprise de formation, de soutien scolaire, de coaching ou de tout autre chose en parallèle, ce que ne peuvent pas faire les titulaires qui doivent se laisser infantiliser par des processus administratifs très contraignants et limités dans le temps pour de tels cumuls.

 

Ainsi la mobilité tout au long de l’année, 12 mois par an, pourra-t-elle exister pour ceux des professeurs qui ont choisi ce métier comme une étape, et non comme une fin.

 

Le « métier le plus beau du monde » n’existe plus dans les yeux de ceux qui y souffrent, entre le burn-out ou la dépression, entre les refus de leurs demandes auprès de leur administration et des récriminations des parents d’élèves ou l’agitation de leurs élèves. Cette expression est devenue une image d’Epinal et ne correspond plus à la réalité dans maints établissements scolaires, c’est mentir aux candidats que de vouloir les capter à vie dans un tel métier.

 

La seconde carrière est importante dans la vie d’un actif.

 

La crise sanitaire l’a amplement montré avec ces milliers de salariés qui ont pu changer de région, via le télétravail. Alors comment imaginer que ceux des étudiants qui entrent dans le métier depuis quelques années vers l’âge de 24-26 ans après leur Master2 et leur concours, aient envie d’y rester 44 ans, et finir devant leurs élèves vers 70 ans avec la même énergie, la même envie, découvrant que la France les paie nettement moins que la moyenne des pays de l’OCDE, trois fois moins bien qu’en Suisse et 3,5 fois moins qu’au Luxembourg ?

 

Pendant plus de 150 ans l’Education nationale s’est contentée d’une GRH tranquille, confortée par la cogestion syndicale qui n’a fait qu’en relayer les annonces : changement d’échelon, de hors-classe, nouvelle affectation par mutation, réussite aux concours internes d'IEN, d'IA-IPR, de Chef d'Etablissement.

 

Durant les années 2000-2019 les cadres d'inspection, de direction, d'administration, ont pu considérer que le professeur était un exécutant, et agir pour certains avec autoritarisme, avec un haut management qui les soutenait quoi qu'il arrive, ce qui perdure encore actuellement.

 

 

Les IEN et les IA-IPR ont peu de moyens de valoriser les efforts et les mérites de ceux des professeurs qui se donnent à fond, tellement les syndicats ont réussi à imposer un égalitarisme dans les promotions d'échelon.

 

L'affaire des "badges covid" post-confinement pour ceux qui se sont beaucoup investis pour leurs élèves avec leur propre matériel, a fait beaucoup de mal aux professeurs qui se sont sentis infantilisés comme si on les avait pris pour des enfants en attente de "bons points virtuels".

 

 

Les PPCR de 2015-2016 ont allongé les "carrières" de 6 ans en moyenne, réduisant l'accroissement autrefois plus rapide des revenus des meilleurs professeurs. Les agrégés dont le concours est le plus difficile à réussir, ont été les victimes de ces PPCR en gagnant bien moins de points d'indice que les certifiés. Non seulement ces professeurs de haut niveau ne sont pas affectés en lycée ou en université comme tous devraient l'être en regard de leurs compétences académiques, mais en plus ils ont considérablement perdu en rémunération depuis 30 ans, mal traités lors de toutes les "revalorisations" successives depuis l'an 2000.

 

Ce temps là est révolu, la GRH s’est grippée avec l’accroissement des départs en retraite des professeurs depuis les années 2010. Ils ont triplé depuis 2010 et jusqu’en 2035 au moins puis augmenteront encore de 50% de 2035 à 2045 en regard de la période 2010-2035.

 

L’Education nationale n’a pas d’autre choix que de trouver une solution de GRH bien plus attractive et sympathique qui donnera envie à ceux qui l’envisagent, de devenir professeur, sans s’y sentir coincés comme beaucoup de titulaires actuels.

 

Nous entrons dans le siècle où les académies manquent de professeurs, alors que tous les pays d’Union européenne occidentale sont dans la même situation. (cf ci-dessous notre article dans une publication récente de l’AFAE). L’Education nationale doit faire évoluer aussi ses pratiques managériales, en finir avec les pratiques autoritaires qu’elles a fait subir depuis les années 2000 aux professeurs par des cadres d’inspection qui les ont surchargés de tâches et d’injonctions de toutes sortes, pour tenter de se faire aimer de ceux qui lui permettent tout simplement de continuer d’exister.

 

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Sans ces évolutions, toutes les académies sont condamnées pour plus de 25 ans à devoir attirer tant bien que mal des professeurs en gérant une pénurie croissante.

 

Les revenus des professeurs ont été bien trop négligés ces 30 dernières années par tous les gouvernements, pour réussir à inverser la tendance en moins d’un quinquennat. Ceux des candidats à la présidentielle qui promettent en 5 ans de doubler le salaire des professeurs ne sont pas réalistes dans leurs prévisions. Ils ne s'intéressent qu'aux voix que peuvent leur apporter les professeurs.

 

Alors ceux qui deviennent professeurs pour les 44 ans qui viennent n’ont que deux choix :

 

a) L’envisager comme contractuel quelques années puis rebondir ailleurs 5 à 15 ans plus tard au plus pour espérer gagner mieux leur vie et obtenir des perspectives d’évolution professionnelle plus diversifiées au fil de leurs envies,

 

b) L’envisager comme titulaire en CDI du privé sous contrat ou comme fonctionnaire en s’habituant et se résignant à manifester régulièrement au sein d’un syndicat pour crier leur ras-le-bol d’être toujours moins bien payés que les cadres administratifs avec des primes parmi les plus basses de tous les ministères et de tous les agents, même en catégorie A.

 

La Rupture Conventionnelle est un faux choix trop souvent décevant et épuisant

 

Les sommes accordées lorsqu’elles le sont, ne permettent pas réellement de rebondir ailleurs et ferment à ceux qui la demandent plus de 6,5 millions d’emplois ensuite.

 

Cette RC a supprimé définitivement l’IDV qui était une bien meilleure affaire. La loi DUSSOPT a réduit les espoirs des professeurs de se voir valorisés et remercier à la juste valeur de leurs efforts.

 

Elle n’a pas respecté les professeurs.

Le gouvernement qui l'a créée a accordé d'une main ce qu'il a aussitôt retiré de l'autre, altérant la confiance des professeurs dans ses belles promesses.

 


Témoignages de ceux de nos adhérents qui ont accepté de le faire (les prénoms ont été changés à leur demande)

Hélène

 

Qu'est-ce qui vous a motivée pour demander votre rupture conventionnelle avec indemnité ?  S'il avait été possible de faire autrement, qu'est-ce qui vous aurait intéressé ?

Ce qui m'a motivée pour demander une rupture conventionnelle, c'est le fait que le Rectorat ait refusé mes demandes de temps partiel et de cumul d'activités. J'avais déjà suivi une formation pour ma nouvelle activité et souhaitais tout d'abord me lancer en parallèle de mon activité d'enseignante. Mais tout cela m'a été refusé pour nécessité de service. Je n'ai donc pas eu le choix : si je voulais me lancer, je devais faire une demande d'indemnité de rupture conventionnelle afin de pouvoir toucher une indemnité et l'ARE pendant 2 ans.

 

Ce qui a également motivé ma demande, c'est que je ne trouvais plus de sens dans ce que je faisais, j'avais l'impression de ne pas être utile et je n'étais pas reconnue. J'avais même parfois honte de dire que j'étais prof, car on considère les profs comme des fainéants qui sont toujours en vacances.

 

Quelles sont été les étapes de votre demande, sur quelle durée et avez-vous eu le sentiment d'être bien traitée par l'administration de votre académie ?

 

J'ai envoyé ma demande en mars, on m'a rapidement envoyé une convocation à un entretien au Rectorat début avril lors duquel j'ai exposé mon projet de reconversion à 2 personnes (la conseillère RH de proximité et le chef du personnel). Tous deux ont été dans une attitude bienveillante, cherchant à savoir si je ne m'étais pas décidée sur un coup de tête et si j'avais bien réfléchi à mon projet, ils m'ont aussi demandé pourquoi je faisais cette demande et m'ont écoutée attentivement. 

 

Ayant été prof d'allemand, j'avais donné beaucoup d'énergie pour faire connaître ma discipline, organisé des échanges, et avais monté des projets avec mes collègues du 1er degré, je m'étais beaucoup investie, toujours avec l'espoir d'avoir suffisamment d'élèves pour que mon poste soit maintenu. J'enseignais sur 2 collèges, mais certains collègues enseignent sur 3 établissements. Je leur ai expliqué que c'était devenu trop lourd à porter et que je souhaitais changer d'activité.

 

À la suite de cet entretien, une semaine plus tard, le chef du personnel m'a appelée pour m'annoncer que ma demande de rupture conventionnelle était acceptée et m'a conviée à venir signer ma convention.

 

À chaque étape, j'ai eu le sentiment d'être bien traitée et écoutée par l'administration.

 

Le montant accordé correspondait-il à ce que vous espériez ? Combien avez-vous obtenu, pour combien d'années d'ancienneté et quel était votre grade de professeur ?

 

Au niveau du montant, j'ai obtenu la somme plancher. Grâce à AIDE AUX PROFS, je savais quelle était la somme minimale à laquelle j'avais le droit et on m'avait donné le détail du calcul de mon indemnité. Je n'ai pas cherché à obtenir une somme plus élevée car je ne souhaitais pas risquer un nouveau refus.

J'avais une ancienneté de 16 ans, j'étais certifiée au 8e échelon et j'ai obtenu une indemnité de 14.378,00€.

 

Pour quel projet cela vous a-t-il été accordé ?

 

L'indemnité de rupture conventionnelle m'a été accordée pour mon projet de reconversion en tant qu'enseignante spécialisée en psychopédagogie positive (en microentreprise). J’ai obtenu une remise de 10% sur le montant de la formation grâce au partenariat réalisé entre LA FABRIQUE A BONHEURS qui propose cette formation, et l’association AIDE AUX PROFS. 

J'accompagne maintenant les jeunes qui ont des difficultés ou des troubles des apprentissages, je les aide à retrouver confiance en eux, à devenir autonomes et épanouis dans leurs apprentissages.

 

Dans quelles étapes de votre demande vous a accompagné AIDE AUX PROFS ? Qu'avez-vous pensé de cet accompagnement à distance ?

 

AIDE AUX PROFS m'a accompagnée dans la préparation de ma demande de rupture conventionnelle, notamment pour la rédaction de la lettre ainsi que les différents détails à ne pas négliger pour l'envoi ; grâce à eux, j'ai également pu avoir toutes les informations dont j'avais besoin sur les avantages et les inconvénients d'une demande de congé pour disponibilité, d'une rupture conventionnelle. J'ai aussi été aidée lors de mes demandes de temps partiel et de cumul d'activités.

 

Rémi BOYER m'a accompagnée du début jusqu'à la fin, m'a donné tous les éléments dont j'avais besoin pour prendre ma décision et conseillée sur les démarches à suivre. Il a aussi pris le temps de calculer le montant de l'indemnité à laquelle j'avais droit, m'a proposé un bilan de compétences et donné des pistes de reconversion pour réutiliser ces compétences.

Cet accompagnement m'a été très utile et m'a permis d'être au clair sur tout ce qui était possible pour moi. Cela m'a aussi soulagée de toute la partie administrative (notamment pour la rédaction et l'envoi du courrier).

 

Un grand merci à vous pour avoir pris le temps de m'aider et de m'accompagner dans mes démarches, c'est aussi grâce à vous que j'ai pu me rendre compte qu'il y avait un "après prof" et de multiples possibilités de reconversions autres que chef d'établissement ou inspecteur.

 


Amandine

 

Qu'est-ce qui vous a motivé pour demander votre rupture conventionnelle avec indemnité ? S'il avait été possible de faire autrement, qu'est-ce qui vous aurait intéressé ?

 

Je suis rentrée à l’Education Nationale par la petite porte en tant que contractuelle. Ce statut a duré 6 ans puis j’ai passé le concours que j’ai brillamment réussi. Je ne suis pas issue du sérail, je n’ai pas suivi d’IUFM, mon apprentissage du métier s’est fait « sur le tas » aidée en cela par de nombreux collègues bienveillants que je remercie.

 

Ma carrière m’a permis d’enseigner dans de nombreux niveaux (de la 2nde au BTS), de nombreuses matières (économie, droit et gestion administrative) et de nombreux établissements (une vingtaine peut-être plus…) en Seine St Denis et Seine et Marne.

 

Curieuse et créative, ce métier me passionnait. Les liens avec les élèves et étudiants étaient forts. Et petit à petit j’ai gravi les échelons grâce à ma motivation à toujours proposer des projets. J’ai été reconnue dans mon travail par mes pairs, souvent, parfois par des inspecteurs bienveillants.

 

Mais plus les années ont passé, plus les conditions d’exercices se sont « raidies ». Arrivant à un point de blocage où je ne me suis plus reconnue dans les valeurs de l’institution.

 

Trop d’investissement, peu de reconnaissance, m’ont conduite à la dépression puis au burn-out dans la surdité d’un système qui joue les autruches. Mes appels au secours sont restés sans réponse de la part de la grande administration.

 

Quelles sont été les étapes de votre demande, sur quelle durée et avez-vous eu le sentiment d'être bien traitée par l'administration de votre académie ?

 

Alors, je me suis prise en main, pour sortir de cette maladie et changer de métier.

Je me suis financé ma formation de sophrologue caycédienne, j’ai monté mon projet. J’ai obtenu avec difficulté une disponibilité et vu le contexte avec l’administration locale de l’établissement, j’ai dû faire appel à l’association AIDE AUX PROFS. Particulièrement Rémi BOYER qui a été le seul à m’entendre, à me conseiller et à m’aider. Je me suis sentie beaucoup moins seule.

 

Quand j’ai pris ma décision de quitter définitivement l’Education Nationale, je me suis encore une fois tournée vers AIDE AUX PROFS. Et là, il y a eu un sérieux bras de fer avec l’administration pour arriver à partir. Mais j’avais confiance en Rémi BOYER et je ne me suis pas trompée. Au bout d’un an d’échanges de mails, courriers, d’appels téléphoniques avec le Rectorat de CRETEIL, j’ai enfin vu le bout du tunnel.

 

Le montant accordé correspondait-il à ce que vous espériez ? Combien avez-vous obtenu, pour combien d'années d'ancienneté et quel était votre grade de professeur ?

 

Je sors enfin de cette institution par rupture conventionnelle, sans indemnité, mais libérée. J’étais depuis deux ans en disponibilité, je ne pouvais donc avoir d’indemnité.

 

Pour quel projet cela vous a-t-il été accordé ?

 

J’avais d’abord ouvert un cabinet en libéral que l’Education Nationale, via la commission de déontologie, me fait fermer. Alors, toujours conseillée par Rémi BOYER, j’ouvre une association qui me permet de lancer mon activité de sophrologue caycédienne. Et en 3 ans, bénévolement, je développe l’activité en Sud Seine-et-Marne très localement et notamment dans un collège classé REP où la sophrologie aide les plus agités à se canaliser et ceux qui manquent de confiance en eux à regagner cette confiance. Mais il faut pouvoir vivre de son activité, alors vu ma situation, Rémi BOYER me suggère de faire du portage salarial et c’est seulement depuis septembre 2020 que j’ai pu enfin me rémunérer.

 

Je suis très reconnaissante vis-à-vis de Rémi BOYER qui a été le seul à me soutenir dans cette épreuve de changement professionnel. Je souhaite longue vie à son association.

 


Lucie

 

Qu'est-ce qui vous a motivée pour demander votre rupture conventionnelle avec indemnité ? S'il avait été possible de faire autrement, qu'est-ce qui vous aurait intéressée ?

Je voulais quitter la région parisienne. Les mutations pour la Bretagne étant presque impossibles ou très longues à avoir et mon souhait de partir vivre là-bas étant plus fort que tout, j’ai décidé de changer de métier pour pouvoir réaliser mon projet. Une reconversion s’imposait et obtenir une IRC plus la possibilité de toucher le chômage était la meilleure option pour moi. Évidemment si j’avais pu exercer mon métier de professeur des écoles c’eut été le mieux mais après réflexion je n’ai aucun regrets.

 

C’est une fois sortie du système que je me rends compte à quel point il pouvait être infantilisant et oppressant (presque aucune possibilité d’évolution).

 

Quelles sont été les étapes de votre demande, sur quelle durée et avez-vous eu le sentiment d'être bien traitée par l'administration de votre académie ?

Entre ma demande d’IRC et le versement de l’indemnité il s’est écoulé 7 mois au total. Le premier entretien a eu lieu rapidement après l’envoi de ma demande mais l’attente entre cet entretien et la réponse a été long avec une communication quasi nulle de la part de l’EN (+ de 3 mois). Mais au final j’ai obtenu ce que je voulais donc….

 

Le montant accordé correspondait-il à ce que vous espériez ? Combien avez-vous obtenu, pour combien d'années d'ancienneté et quel était votre grade de professeur ?

Oui, même si c’était le minimum et que plus aurait été top. J’ai touché un peu plus de 26.000,00 € pour 21 ans d’ancienneté. J’étais prof des écoles au 10 è échelon et je devais passer hors classe en septembre 2021.

 

Pour quel projet cela vous a-t-il été accordé, et dans quelle académie ?

J’étais dans l’académie de Créteil et je suis partie pour monter ma société de taxi en Bretagne.

 

Dans quelles étapes de votre demande vous a accompagné AIDE AUX PROFS ? Qu'avez-vous pensé de cet accompagnement à distance ?

 

AIDE AUX PROFS a été présent tout au long de mon projet. Les conseils prodigués ont toujours été efficaces (délais, rédaction de lettres et mails, timing à respecter...) et la disponibilité de Rémi était très appréciable à chaque étape. Je suis ravie d'avoir fait appel à AIDE AUX PROFS. Cela m'a rassurée de les savoir là pour mes démarches.

 

 


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