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Bilan de la GRH de proximité 2018-2020


La Gestion des Ressources Humaines de proximité, c'est d'abord mettre l'accent sur l'accueil de la demande du professeur d'un entretien. Mais comme le budget est inégal selon les académies, certaines ont recruté beaucoup de référents uniquement en heures supplémentaires avec une formation si courte que leur écoute se résume à écouter le professeur pleurer, et à lui conseiller d'aller prospecter sur la Place de l'Emploi Public ou d'aller explorer quel autre concours lui conviendrait sur le portail SCORE, ou encore de proposer un stage de remédiation des difficultés subies, ou de faciliter une mise en contact avec un inspecteur pour un changement de discipline, ou avec un inspecteur EVS pour devenir chef d'établissement.

 

Ce primo-accueil est le principal objectif de ce déploiement massif pour assurer le minimum, puisque chacun sait que l'Education nationale ne brille pas par l'efficacité de sa médecine du travail. 

 

Toutefois, au fil de nos contacts dans toutes les académies avec des professeurs qui ont rencontré un référent de proximité, il ressort qu'il n'a pas le droit de contrer une nécessité de service puisque soumis aux desiderata de sa hiérarchie, et qu'il doit remonter à celle-ci toute difficulté constatée. Nous sommes donc dans un espace semi-confidentiel, puisque toute difficulté devra trouver sa remédiation par les moyens internes, en y associant chef d'établissement et inspecteur. Autant avoir de bonnes relations avec eux, en amont.

 

Ce dispositif constitue nous l'espérons, un tournant dans l'extrême rigidité de certains inspecteurs ou chefs de division vis-à-vis des professeurs, et nous espérons que ce que certains appelaient jusqu'ici "l'omerta", disparaisse définitivement, et que prévale les relations d'écoute et d'empathie de la part de tous les acteurs.

 

Il en va de l'avenir du métier de professeur et de son attractivité !

 

Avec le Covid19 le métier de professeur est placé en 2e tranchée derrière celui des personnels soignants. Le professeur est exposé parce qu'il est majoritairement fonctionnaire de l'Etat, chargé d'une mission de Service Public, et que l'Etat se doit de montrer l'exemple en demeurant le plus actif possible pendant cette pandémie qui a commencé depuis 9 mois.

 

Il reste toutefois illusoire de résoudre un problème de harcèlement moral au travail de la part d'un chef d'établissement, puisque toute la hiérarchie se serre les coudes dans ces cas-là, et qu'elle préfère souvent attendre le raz-de-marée de professeurs se plaignant d'un chef d'établissement pour agir.

 

Aide aux Profs estime que cette forme de management doit changer, pour que les pervers narcissiques et autres toxiques de nature autoritaristes comprennent que leur attitude conjuguée a fait beaucoup de mal au métier de professeur, conduisant à la situation que nous connaissons dans la progression des demandes de démission (beaucoup sont refusées pour nécessité de service car les services RH sont vraiment alarmés du nombre de demandes en regard des difficulté à recruter) et des demandes d'indemnité pour rupture conventionnelle (les académies sont débordées de demandes et traitent avec plus de 9 mois de retard les dossiers qui lui sont parvenus depuis début janvier 2020, sans possibilité de financer plus de 35% d'entre elles, en leur appliquant très souvent la somme la plus basse que peuvent leur octroyer les décrets) et la lecture sur les réseaux sociaux de messages de professeurs de plus en plus tentés de réaliser un "abandon de poste", c'est la première année que nous en lisons autant prêts à tenter cette aventure en terra incognita.

 

Le covid19 a beaucoup compliqué le déploiement et le fonctionnement de la GRH de proximité, et il n'est pas certain que le prochain quinquennat, en cas de changement de majorité, conservera le nombre de référents actuellement en activité. Tous ces référents formés peu de temps sont sur des sièges éjectables, soumis à une hiérarchie qui peut entraver leurs accompagnements en opposant des nécessités de service pour empêcher le départ des professeurs hors Education nationale. Ils ne peuvent donc pas exercer sereinement le métier qu'ils auraient pu librement exercer dans tout autre ministère ou collectivité locale, pour cette seule raison de manque de professeurs.

 

Les pistes d'évolution professionnelle qu'ils sont habilités à proposer sont limitées, et font penser à des mobilités en vase clos:

- changement de niveau d'enseignement (1er degré => 2nd degré et inversement) ou de discipline

- devenir gestionnaire comptable en collège ou lycée (nombreux postes à pourvoir, plus de 50% de l'effectif partira en retraite dans les 10 ans qui viennent)

- devenir coordinateur référent en REP ou ECLAIR

- devenir conseiller en formation continue (très peu de postes)

- passer une certification de formateur (une année) pour exercer en HSE comme formateur académique sur quelques sessions auprès d'adultes

- préparer le concours de CPE

- préparer le concours de chef d'établissement

- préparer le concours d'IEN ou d'IA-IPR selon leur grade de professeur

- devenir DDFTP (ex-chef des travaux en lycée professionnel)

- devenir PSY-EN (Master 2 de Psychologue du Travail + Certification Education nationale d'une année exigée en plus)

- devenir chargé de mission (un an éventuellement renouvelable) en IA ou en Académie

- devenir... référent de proximité ! (faute d'avoir réussi à changer de métier)

 

Si vous souhaitez réaliser une formation vous destinant à exercer en-dehors de l'Education nationale pour créer votre entreprise, attention aux conseils reçus de demander patiemment d'année en année un Congé de Formation Professionnelle (CFP) : vous n'avez aucune chance de l'obtenir, car ils sont réservés aux personnels qui préparent un concours pour rester fonctionnaire, et à ceux qui passent des diplômes universitaires dans le cadre d'une évolution qui les conduira vers d'autres responsabilités dans le Public, en général.

 

Les temps d'attente d'un CFP sont d'au moins 4 ans quelle que soit la DSDEN en métropole, et situés entre 5 ans et 15 ans dans le 2nd degré, ce qui constitue, à l'époque du tout numérique où de très nombreuses formations peuvent être réalisées à distance, une perte de temps considérable.

 

Prenez votre courage à deux mains, négociez avec votre conjoint un autre partage des tâches ou prenez un temps partiel voire un mi-temps, et n'attendez pas un hypothétique CFP, ce sera une perte de temps considérable dans votre projet avec la clé une profonde démotivation progressive chaque fois que l'administration vous annoncera que votre CFP est "refusé pour nécessité de service".

 

AIDE AUX PROFS vous conseille dans toutes vos démarches d'évolution professionnelle en options FLEXIPROF et APRES PROF.

 

 


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