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Les démissions de professeurs en France depuis 2001


Evolution des démissions de professeurs depuis 2001-2002, d'après les données des ORPE des années 2001 à 2011 et du rapport du sénateur CARLE n°144 du Sénat, du 24 novembre 2016. Les données de 2001 à 2011 ont été diffusées dans l'ouvrage "Souffrir d'enseigner...Faut-il rester ou partir ?" de Rémi BOYER et José Mario HORENSTEIN, paru en octobre 2013 et réédité depuis novembre 2015.

 

Les données sont calculées par année scolaire entre le 1er octobre de l'année n-1 et le 30 septembre de l'année n.

 

Enseignants du 1er degré:

2001-2002: 197

2002-2003: 109

2003-2004: 110

2004-2005: 126

2005-2006: 100

2006-2007: 145

2007-2008: 142

2008-2009: 177

2009-2010: 196

2010-2011: pas de données titulaires. 223 stagiaires.

2011-2012: 322 dont 150 pour IDV

2012-2013: 289 titulaires dont 91 pour IDV et 65 stagiaires

2013-2014: 384 titulaires dont 114 pour IDV et 99 stagiaires

2014-2015: 461 titulaires dont 74 pour IDV et 298 stagiaires

2015-2016: 532 titulaires dont 82 pour IDV  et 434 stagiaires

2016-2017: 694 titulaires dont 93 pour IDV

2017-2018: 861 titulaires dont 102 pour IDV cf p.138 du Bilan social 2017-2018 du MENESR

 

De 2001 à 2016, les démissions des titulaires du 1er degré ont presque triplé en année N (2.73)

L'accélération a dû se faire dans les années 2010-2012 où justement nous manquons de données.

De 2012 à 2016, les démissions ont augmenté de 80.27% chez les titulaires et de 567,69% chez les stagiaires.

 

Enseignants du 2nd degré:

2001-2002: 273

2002-2003: 168

2003-2004: 172

2004-2005: 128

2005-2006: 131

2006-2007: 146

2007-2008: 186

2008-2009: 197

2009-2010: 402

2010-2011: pas de données titulaires. 130 stagiaires

2011-2012: 447 titulaires dont 227 pour IDV

2012-2013: 348 titulaires dont 169 pour IDV et 120 stagiaires

2013-2014: 385 titulaires dont 142 pour IDV et 141 stagiaires

2014-2015: 351 titulaires dont 91 pour IDV et 335 stagiaires

2015-2016: 441 titulaires dont 90 pour IDV et 371 stagiaires.

2016-2017: 527 titulaires dont 110 pour IDV

2017-2018: 538 titulaires dont 95 pour IDV cf p.138 du Bilan Social 2017-2018 du MENESR

 

De 2001 à 2016, les démissions des titulaires du 2nd degré ont plus que doublé (x 2.35).

L'accélération a dû se faire dans les années 2010-2012 où justement nous manquons de données.

 

De 2012 à 2016 les démissions ont augmenté de 54% chez les titulaires et de 209% chez les stagiaires.

Ne sont pas comptabilisées ici les demandes de démissions qui depuis au moins 2014 sont de plus en plus refusées pour "nécessités de service", ce qui décourage une proportion d'enseignants qu'il n'est pas possible de quantifier.

 

 

Rapport du Sénateur CARLE, p.37

 

OUEST-FRANCE en a parlé (03.07.2019)


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Commentaires: 7
  • #1

    Levieux (samedi, 08 juin 2019 08:50)

    Tout cela sans compter les professeurs en burn out ou dépression qui, après 5 ans de clm et cld sont mis en retraite pour invalidité !
    C'est un métier difficile, usant, qui prend énormément de temps en correction, préparations après des journées extenuantes face à des classes surchargées et la plupart du temps à plusieurs niveaux etc... Tout cela ne se voit pas de l'extérieur, on ne voit que la sécurité de l'emploi et les nombreuses vacances (qui servent non seulement à tenir bon mais aussi à préparer ses cours, à faire les bulletins, les commandes de matériel, la comptabilité... Etc...)

  • #2

    Anne (mercredi, 12 juin 2019 23:05)

    N'est-il pas possible d'exiger devant les prud'hommes les IDV quand cela est refusé (il y a un dossier prouvant la demande) et que, comme par hasard, il y a licenciement pour insuffisance l'année d'après ?

  • #3

    Après Prof (jeudi, 13 juin 2019 00:29)

    Bonsoir Anne
    Les tribunaux des prud'hommes sont pour les salariés de droit privé qui ne sont ni fonctionnaires (enseignement public) ni assimilés fonctionnaires (enseignement privé sous contrat). Donc la réponse est non.
    Le droit qui régit les fonctionnaires n'est pas le droit du travail qui s'applique essentiellement aux salariés du privé.
    Cordialement.

  • #4

    Guinness (jeudi, 13 juin 2019 11:15)

    Bonjour Anne,

    Vous en pouvez en effet pas faire appel aux tribunaux des prud'hommes qui sont uniquement compétents pour traiter des litiges concernant les salariés du privé.

    En revanche, vous pouvez déposer une requête auprès du tribunal administratif dont dépend géographiquement l'administration qui a pris la décision que vous contestez.

    Pour plus d'informations, vous pouvez consulter cette page: https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2026 ou bien vous rendre directement à l'accueil du TA.

    Belle journée.

  • #5

    Après Prof (vendredi, 14 juin 2019 00:47)

    A notre niveau associatif, nous ne recommandons pas de passer par une plainte au T.A. qui risque de durer entre 6 mois et un an, et de ralentir considérablement le projet.
    Il existe plusieurs moyens plus simples:
    - aller voir son député pour lui demander d'intervenir auprès du cabinet du ministre
    - tenter un recours gracieux

  • #6

    Caroline (vendredi, 14 juin 2019 20:57)

    Qu'en est-il des gens qui quittent le métier sans démissionner ?
    C'est mon cas : réussite de concours en 2018, je change de ministère et serait radiée de l'éducation nationale en septembre 2019. Je ne pense pas que je rentre dans ces statistiques. Et pourtant, épuisée, j'ai quitté le navire.

  • #7

    Après Prof (samedi, 15 juin 2019 09:30)

    Bonjour Caroline,
    Merci de votre témoignage.
    Il n'y a pas de statistiques dévoilées sur les professeurs qui quittent le métier par concours externe ou interne d'un autre ministère ou d'une collectivité. A notre niveau, tout confondu (démissions, détachements, postes adaptés, mises à disposition, CLM, CLD, occupations thérapeutiques, concours, disponibilités de tous types, congés parentaux), nous estimons que chaque année il y a environ 50.000 profs qui ont trouvé un autre moyen d'être ailleurs. D'une année sur l'autre parmi ces 50.000, quelques milliers ne sont pas les mêmes, ça tourne un peu.