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Jack KOCH, de professeur des écoles à illustrateur sur les profs


Jack KOCH, de professeur des écoles à illustrateur sur les profs

 

Interview d’Alexandra MAZZILLI pour l’association AIDE AUX PROFS, publiée dans le mensuel n°144 de juin 2013 sur le Café Pédagogique.

 

Professeur des écoles remplaçant à temps plein, dessinateur au regard vif et acéré le reste du temps, il n'hésite pas à « croquer » les situations scolaires les plus cocasses et les plus incongrues… Il, c'est Jack Koch, de son vrai prénom Jacques… Parmi les enseignants, du premier degré mais aussi du second degré, on ne le présente plus… Il allie en effet deux activités qui le passionnent et qui permettent aux personnes qui sont abonnées à ses pages Facebook et/ou à son blog « Danger Ecole – Les dessins de Jack sur l'école » de partir à l'école le cœur un peu plus léger, avec l'impression d'être (enfin !) compris. Car Jack a l'immense gentillesse de partager ses dessins et de nous offrir chaque jour une bonne dose de sourires et de rires.

 

D'ailleurs, l'artiste autorise la libre utilisation de ses dessins en classe et à l'école, y compris des affiches à usages pédagogiques comme les règles de vie en classe, à condition que soit mentionné l'url de son blog

 

En complément de ce que nous avions publié pour cette rubrique mensuelle du Café Pédagogique, Jack avait à l'époque accepté de répondre à nos questions… 

 

Professeur, un métier parfois épuisant, source d’inspiration pour les illustrateurs

 

Nous le savons tous, le quotidien d'un enseignant est loin d'être rose… Entre les horaires que nous faisons (et non, et non, les profs ne sont pas tout le temps en vacances, et pendant les semaines où nous travaillons, notre charge de travail est énorme !), les réunionites, les préparations, les corrections, le remplissage des livrets d'évaluation, les rencontres avec les parents, les mésententes avec les parents, la quantité de dossiers à remplir exigée par nos supérieurs, les petites frictions avec nos collègues, la paperasse et le fouillis qui s'empilent sur nos bureaux, le stress des programmes à terminer, la gestion des gamins en difficulté, la gestion des gamins au comportement difficile

 

Il est évident, comme nous l'avons déjà montré à plusieurs reprises dans cette rubrique, que les facteurs qui mènent à l'usure, à la dépression, au burn out ou aux désirs de reconversion sont nombreux dans notre métier. Mais c'est avec délice et à propos que Jack Koch, lui-même enseignant, dessine les situations les plus hilarantes et les plus désopilantes que tout un chacun est amené à rencontrer plusieurs fois dans sa carrière de prof.

 

Ses dessins sont drôles et bien souvent très proches d'une réalité parfois bien moins marrante… Car tout y passe : les mots d'enfants, les déboires des instits, les relations avec les parents, les petits soucis entre collègues, le regard des gens sur nos sacro-saintes vacances…

 

Et Jack n'oublie pas de penser à la dure vie des enfants et conjoints d'enseignants qui eux aussi peuvent s'identifier dans certains dessins de l'artiste. Heureusement, et comme notre métier n'est pas constitué que de mauvais côtés, certains dessins de Jack sont également très touchants et insistent sur des situations plus douces, plus tendres… Comme lorsque nos chères petites têtes blondes apprenantes nous disent des mots d'amour ou nous font de beaux dessins… 

 

Qu’est-ce qui fait le succès de Jack ?

 

La réussite de Jack vient précisément du fait que ses dessins sont universels et que chaque enseignant peut s'identifier au personnage « instit » mis en scène. Jack reste toujours très discret sur sa vie privée et ses élèves (et on le comprend car il a son devoir de réserve à respecter !), mais c'est véritablement notre quotidien qui est retracé… Et c'est de la justesse du ton et des situations que vient le rire… D'ailleurs, Jack le dit lui-même, les pires situations se vivent finalement mieux lorsque l'on s'aperçoit que plusieurs d'entre nous ont vécu les mêmes : "on fait un travail où on est assez isolé, chacun dans son école, chacun dans sa classe, et il y a finalement peu de partage".

 

Mais ce que j'ai compris en faisant ce blog, c'est qu'on fait tous le même boulot, on a tous les mêmes gamins, les mêmes parents ! C'est réconfortant. Quand j'ai une anecdote, je me dis parfois : "ça n'intéresse personne, ça ne correspond qu'à moi". Mais quand je la publie, et que cent personnes commentent en disant "ça m'arrive à moi aussi", ça devient moins grave, beaucoup plus supportable ».

Notre métier dès lors est décrit très finement avec humour par un maître qui réussit ainsi à remettre les pendules à l'heure sur certains sujets… Car les dessins de Jack, c'est aussi une rébellion douce, une contestation non violente mais une résistance quand même, une résistance appropriée et intelligente pour dénoncer les dysfonctionnements d'un système qui décourage, agace ou frustre… Au-delà de tout cela et du plaisir que nous avons à regarder et lire ses œuvres, son parcours démontre, et c'est ce qui nous intéresse ici aussi, qu'il est possible, tout en restant enseignant à temps complet, de développer une activité rémunératrice et autorisée, à côté de son emploi et en même temps, synonyme de plaisir et qui permet précisément de mieux vivre son métier.

 

Une seconde carrière définitive dans la BD ne semble en effet pas à l'ordre du jour mais Jack passe de nombreuses heures à dessiner, est édité et vend ses albums, a créé de nombreux produits dérivés (vêtements, tasses, calendriers et agendas, etc.) qui sont également en vente sur son blog et c'est donc tout une entreprise qu'il lui faut gérer… Sans compter les rencontres avec son public par exemple dans les festivals de bandes dessinées, comme récemment à Strasbourg, le Strasbulles ou Festival européen de la Bande Dessinée de Strasbourg au début du mois de juin. Bref, Jack Koch, en plus d'être un super instit et un dessinateur talentueux, est un « homme d'affaires » et un « entrepreneur » en devenir, et nous lui souhaitons de continuer ainsi sur la voie de tous les succès et de sa notoriété grandissante car il le mérite bien.

 


Jack KOCH, professeur des écoles en activité et dessinateur, illustrateur, auteur de bd et… homme d’affaires !!! (interview de juin 2013 pour AIDE AUX PROFS)

 

Pour une rentrée tout en douceur et tout en sourire, AIDE AUX PROFS vous propose ce mois-ci une rencontre un peu particulière avec un professeur des écoles et dessinateur apprécié par tous ses collègues et même plus… Nous vous l’avions promis lors de la publication d’un portrait, « Jack KOCH, le sourire des profs » (cf. le mensuel n°144), ce n’est rien moins que Jack KOCH qui nous a accordé une splendide interview pour nous accompagner dans cette reprise qui s’annonce intense.

 

Si Jack ne se pose pas en 2013 véritablement la question d’une seconde carrière dans le dessin (pour l’instant !), son parcours démontre malgré tout qu’il est possible, tout en restant enseignant à temps complet, de cumuler une seconde activité rémunératrice et épanouissante en dehors de son emploi. Jack ne vous dévoilera ni son âge, ni sa situation de famille, ca fait partie du personnage… Il « n’existe pas » mais il lâche des indices dans ses dessins des éléments qu’il pense ou qu’il a observés ou entendus. Il n’utilise pas Facebook de manière ordinaire, pour raconter sa vie privée mais malgré tout, Jack se présente à nous de manière authentique, dans cet entretien. Voici donc les confidences d’un artiste de talent, qui grâce à ses dessins, illumine les salles de maîtres et les classes des établissements scolaires…

 

Pourquoi avoir choisi le métier d’enseignant ?

 

Quand j’avais quinze ou seize ans environ, j’avais déjà envie de devenir professeur, en maternelle d’ailleurs, même si je ne savais pas exactement en quoi consister ce métier d’instit. C’est donc tout naturellement que je me suis orienté dans cette branche après mon baccalauréat. Maintenant, avec le recul, je me demande bien pourquoi je n’ai pas fait l’école d’illustrateur des « arts déco » à Strasbourg. J’aimais déjà dessiner et cette activité me prenait déjà beaucoup de temps. Mais je n’ai aucun regret d’avoir choisi cette carrière.

 

Quel a été votre parcours de carrière ?

 

Après mon Bac, j’ai fait une année en psycho, année pendant laquelle je préparais le concours d’entrée à l’Ecole Normale. J’ai réussi le concours et après mes trois ans de formation, j’ai été titularisé.

 

Je rigole souvent en disant que j’ai déjà démissionné de l’Education Nationale : en effet, j’ai passé le concours dans deux académies (à l’époque cela était encore possible, les dates de concours étaient différentes d’une académie à l’autre) et j’ai été pris à Metz. Je n’avais pas les résultats de Strasbourg, j’ai donc commencé à Metz. Ayant réussi le concours de Strasbourg, j’ai dû démissionner de l’académie de Moselle pour rejoindre celle d’Alsace. J’ai été très souvent remplaçant ZIL, par choix, c’était surtout alimentaire car les trajets étaient bien défrayés, maintenant ce n’est plus un argument, les frais de déplacement sont devenus dérisoires.

 

Bien que remplaçant, j’ai toujours été sur des remplacements longs, j’ai passé des années entières dans des classes. Je change d’école chaque année mais je fais quand même un vrai boulot d’instit. Là, pour la rentrée (l’interview a été réalisée fin août, ndlr), je ne sais pas encore. J’aurais du boulot, c’est sûr, puisque deux postes de remplaçants ont été supprimés mais je n’ai pas encore eu de nouvelles de mon inspection.

 

Comment êtes-vous arrivé au dessin et à la bande dessinée ?

 

Le dessin prend une place très importante dans ma vie et cela a toujours été le cas. Je dessine depuis toujours, enfant, c’était déjà pas mal… Je dessinais des trucs un peu bizarres, des trucs qu’un enfant ordinaire de cet âge ne dessine pas habituellement. Et j’ai toujours aimé ça, dessiner les profs, les copains, réaliser des caricatures, peindre, griffonner des cahiers… Au début, tout cela était à une échelle minuscule. Mes dessins étaient affichés dans les salles des maîtres des écoles dans lesquelles je travaillais. Avant Internet et avant mon blog « Danger Ecole », la diffusion à grande échelle n’était pas possible. Je dessinais pour les copains, pour la famille,… C’est grâce à Internet si j’en suis là aujourd’hui.

 

Comment menez-vous vos deux activités de front ? Quelle organisation ?

 

C’est très difficile. Je manque de temps… Pour tout ! Déjà, j’ai éliminé la télé de ma vie, je ne la regarde absolument pas… Je consacre également beaucoup de temps et à ma famille et à la musique : je fais partie d’un groupe de rock depuis 10 ans (je suis au chant et à la guitare). C’est complètement bénévole, c’est pour le plaisir même si on se fait payer pour les concerts, tout au bénéfice du groupe… Cela nous permet de faire des restos ensemble, de nous aider à aménager notre local, d’acheter du matos…

 

Se faire payer, cela signifie que ce que tu fais prend de la valeur, sinon, les gens abusent de toi et de ton temps. Pour les dessins, c’est pareil : si l’on met des tarifs, cela signifie que ton travail prend de la valeur… Je consacre énormément de temps au dessin, en plus des préparations et de la gestion de classe mais je manque de temps, surtout que je fais paraître chaque jour plusieurs dessins sur mes comptes FB, Twitter et sur mon blog « Danger Ecole ».

 

La gestion de ces outils Internet est vraiment chronophage (je dessine puis je scanne, et enfin, je publie sur tous les comptes). Pendant les vacances, je me consacre vraiment trop au dessin, tout le temps. De plus, il me faut gérer les mails que je reçois quotidiennement, lire les messages reçus sur mes différents comptes de réseaux sociaux et sur mon blog, les commandes, les sollicitations pour avoir un dessin,… Pour les commandes, c’est toute une organisation à mettre en place : il faut préparer les enveloppes de commandes, les factures, recopier les adresses,… Je publie moi-même les agendas que je vends, c’est une chose supplémentaire à maîtriser.

 

Concrètement, qu’en est-il de votre activité complémentaire ? Avez-vous dû demander une autorisation de cumul d’activité ?

 

Une reconversion définitive n’est pas envisageable pour l’instant : j’ai une famille, je ne peux pas prendre le risque de ne plus être enseignant et de ne plus toucher de salaire fixe. Mais, depuis 3 ans, je suis auto-entrepreneur. Au début, je dessinais pour la famille, les amis, je vendais certaines de mes créations sans être «installé ». Maintenant, tout s’est précisé : je facture, je déclare. L’auto-entreprise est, selon moi, la meilleure solution pour vendre l’agenda, les tampons, mes créations dessinées sur des produits dérivés ou sur des t-shirts de manière légale.

 

Je suis soumis à l’autorisation de ma hiérarchie et je dois refaire la demande chaque année, et à mon IEN, et au DASEN de mon Académie. J’ai obtenu mon autorisation de cumul d’activités facilement, j’ai soumis mon projet et comme mon activité rentre dans le cadre des œuvres de l’esprit, il a donc été accepté.

 

Les activités d’artisan ou de commerçants peuvent être refusées par exemple, mais le fait de donner des conférences, de peindre des tableaux, d’écrire des livres ou - que sais-je encore - rentre dans cette catégorie des œuvres de l’esprit. Elles sont autorisées sous condition qu’elles n’interfèrent pas avec la fonction d’enseignant.

 

Pour mes albums de BD « Danger Ecole », c’est encore différent, je suis payé en droits d’auteur. C’est un éditeur qui publie mes albums, j’ai signé un contrat d’édition avec des droits d’auteur (10%), ça ne rentre pas dans l’activité d’auto-entrepreneur. Inversement, les agendas sont en auto-publication, ils rentrent donc dans le cadre de l’auto-entreprise, de même que les dessins que je peux vendre en plus.

 

Spreadshirt est une société externe qui gère mes produits dérivés : je dessine mais aucun objet n’existe vraiment sauf s’il est commandé (on le fabrique alors à l’unité). Je peux donc créer autant de modèles que je veux et créer à la demande ; si un modèle fonctionne bien, pas de risque de rupture. Cela me permet de prendre une petite marge. Pour bien comprendre, voici un exemple (chiffres de 2013) : le t-shirt uni vaut 10 euros, une impression (devant ou dos ou manche) 3 euros, trois impressions (devant, dos et manche) 3 euros. Un t-shirt à trois impressions vaut 19 euros, si je veux une marge, je le vends à 22 euros. Je récupère donc les 3 euros, TVA en moins.

 

Pour l’auto-entreprise, concrètement, il faut effectuer un paiement trimestriel (une cotisation aux URSSAF) sur ce qui a été vendu (environ 22 euros pour 100 euros de gain en 2013). A l’époque, j’avais essayé de me renseigner partout mais personne ne savait vraiment à quoi correspondait mon activité. Les gens ne sont pas bien informés et les personnels académiques peu renseignés malgré la multiplication des projets externes à l’école. Mais maintenant, je suis dans les clous avec cette auto-entreprise. Merci à Internet en tout cas… Je n’avais pas programmé l’ampleur du phénomène, encore moins que tout cela pouvait me rapporter de l’argent. Ca a commencé très simplement en plus… J’avais monté un blog pour mon groupe de rock. Quand j’ai vu que ça marchait bien, j’ai commencé à faire un blog avec mes dessins sur l’école. Pendant plusieurs mois, ça ne m’a rien rapporté, juste la satisfaction de voir le nombre de connexions augmenter.

 

Avez-vous suivi un apprentissage, une formation pour vous perfectionner ?

 

Non, je n’ai jamais suivi aucune formation. Mais depuis 3 / 4 ans, à force de dessiner encore et toujours tous les jours, mes dessins se sont forcément améliorés.

 

Souhaitez-vous quitter l’école un jour pour vous reconvertir définitivement et entièrement vivre de votre passion ?

 

Ce n’est pas un souhait immédiat mais j’espère que ça me permettra de ne pas faire les années en trop… Si ça pouvait me permettre de partir un peu plus tôt… En même temps, si demain on me paie des 1000 et des 100 pour mes dessins, je vais avoir du mal à dire non ! Si ça continue à prendre de l’ampleur et si je gagne pas mal d’argent, je ne serais peut-être plus prof mais je deviendrais vite fou à rester enfermé toute la journée à dessiner…

 

Avec les gamins, je l’avoue, je m’éclate. Pourtant, c’est crevant. C’est un métier dans lequel tu donnes une énergie pas possible. J’ai eu des classes « cool », sans stress, pas bruyantes, et quand même, à la fin de la journée, tu es crevé car on ne peut pas faire ce boulot à moitié.

 

Parfois, comme tout le monde, j’en ai marre d’aller à l’école : les mômes te pompent ton énergie, c’est un boulot hyper prenant, tu n’as pas un moment de répit en classe. En plus, le monde a changé et dans l’Education Nationale, on fonctionne toujours de la même manière ! Quand j’ai commencé, on ne nous mettait pas la pression… C’était plus simple. On a eu l’art de compliquer le boulot de manière délirante. Après, ça me fait peur de risquer de perdre ma passion : passer d’une passion à un gagne-pain, ce n’est pas la même chose. Pour l’instant, j’ai le luxe de refuser des demandes mais demain si je dois en vivre, je devrais démarcher, trouver des contrats sans arrêt, faire des trucs au rabais ou qui ne m’intéressent pas, bref, ça ne m’attire pas.

 

Est-ce que votre hiérarchie vous a déjà fait des remarques par rapport à ta seconde activité et aux travers de l’Education que vous dénoncez parfois dans vos dessins ?

 

Non, je n’ai jamais eu de soucis avec ma hiérarchie, jamais la moindre question. En même temps, je suis dans cette circonscription depuis une quinzaine d’années, mes supérieurs savent qui je suis. Mon inspecteur m’a envoyé plusieurs fois dans les zones chaudes car il sait qu’il peut compter sur moi pour assurer. Une fois, mon inspection m’a même commandé des dessins pour un projet.

 

Fort de votre expérience de dessinateur, comment menez-vous vos séances d’arts visuels ?

 

Ca m’arrive de leur apprendre à dessiner un personnage de BD. J’aime beaucoup travailler avec la peinture. Je travaille beaucoup sur les mélanges de couleurs, sur l’observation et la description des résultats… Avec huit couleurs, on peut faire des milliers d’autres couleurs. Du coup, il leur est interdit de mettre la couleur du tube sans la transformer sur leurs productions.

 

Je leur demande de travailler sur du non-figuratif (je leur interdit de représenter quelques chose de reconnaissable); eux, ça les bloque toujours un peu au départ, mais ensuite, ça les libère. Après c’est fantastique : tout le monde a raison quand tu demandes de produire quelque chose ! J’aime aussi que les productions aient un cadre blanc autour, ça les réhausse, les met en valeur, à l’inverse d’une production réalisée en bord de feuille. Je fais beaucoup de peinture, beaucoup d’arts visuels. Par contre, pendant la séance, on produit… On ne passe pas notre temps à nettoyer le matériel ou autre. Chaque élève a une pochette, avec ses pinceaux, sa gouache, sa palette. A la fin de la séance, tout est rangé dans la pochette en plastique et nettoyé à la maison sinon tu perds du temps à nettoyer en classe, il faut arrêter au moins 20 minutes avant pour s’en sortir et ça met du bazar dans la classe, dans les couloirs, aux WC,… C’est un fonctionnement qui vise l’efficacité. En début de séance, on s’organise, un élève distribue du journal, un autre distribue les gobelets, un autre encore distribue de l’eau puis 5 minutes avant la fin, c’est rapporté à la maison.

 

Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur l’école de la République ?

 

Je n’aime pas qu’on mette les enfants dans des boites et aujourd’hui, c’est exactement ce qu’on fait : mettre des enfants dans des boites d’évaluation. J’essaie donc de ramener de l’humain dans ma classe, de donner beaucoup avec le cœur. Aujourd’hui je suis guitariste grâce à ma maitresse de CE2, ça m’a construit. Je suis sévère avec les gamins mais malgré tout j’essaie de redonner de l’humanité aux échanges. D’oublier le boulot de technicien qu’on essaie de nous imposer : les évals, les notes, les pourcentages, c’est rassurant. Mais ça ne reflète pas la réalité de l’école. L’école, c’est vivre avec les enfants. Les enfants ressentent tout, mais ce que tu leur apportes, c’est difficile à quantifier. Tout est devenu trop scientifique : on recherche une façon de se sécuriser et de se blinder face à des gamins de plus en plus durs.

 

Cela transparaît dans mes dessins et c’est ce qui plaît : les enseignants s’identifient aux situations que je mets en scène. Je ne m’en rendais pas compte non plus. Au début, je me disais que ça n’intéressait que moi car je racontais ce que moi j’avais vécu. Mais maintenant, j’ai ouvert des yeux, c’est immédiat je le vois de suite : quand je raconte quelque chose, ce sont des centaines voire des milliers de profs qui ont déjà vécu le même truc, c’est énorme !

 

Pour en savoir plus :

 

Le blog de Jack Koch « Danger Ecole »

 

La page Facebook de Jack    

 

Le blog "Danger Ecole"

 

Le compte X de Jack

 

Les ouvrages de BD de Jack KOCH

 

Jack KOCH dans les médias depuis nos interviews de 2013:

31.03.2025 interview pour La Voix du Nord

12.08.2024 pour les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA)

28.05.2024: Jack KOCH au sein du trio de musique Cold Beer

08.03.2024: "Le livre c'est..." Jack KOCH a invité 120 écrivain(e)s à en parler

04.03.2024: France Bleu présente aussi "l'Alsace c'est..." de Jack KOCH

29.11.2023: sur Radio France à l'occasion de la publication d'un ouvrage sur l'Alsace

15.12.2022: France3 Grand-Est nous informe "qu'après 28 ans dans l'enseignement, il a décidé de vivre de sa passion: le dessin"

18.03.2022: Reportage dans le Républicain Lorrain

11.01.2029: Jack KOCH en dédicace, publié par Actu.fr

22.10.2017: Maître Jack bien dans sa bulle, interview pour DNA

Novembre 2016: Un dessin de la Statue de la Liberté et de Marianne qui a du succès auprès des femmes

 

03.02.2022: Interview par la chaîne You Tube "Stylo Plume Blog" animée par une professeur des écoles

05.12.2018 Interview pour BFM Alsace

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